Alors que le Congrès américain s'apprête à voter un second volet de sanctions pour empêcher la finalisation du Nord Stream 2, Nicolas Mazzucchi, chargé de recherche à la Fondation pour la recherche stratégique (FRS), a expliqué dans une interview accordée à Marianne les conséquences de cette stratégie pour les États-Unis.
«Si Washington arrive finalement à bloquer le Nord Stream 2, rien ne dit que cela bénéficie au GNL américain. En revanche, il y a un risque qu’un certain nombre de pays européens commencent à considérer les États-Unis comme un pays franchement hostile», a estimé Nicolas Mazzucchi.
Comme il l’a indiqué à Marianne, le contexte international n’est pas favorable aux États-Unis eu regard à leur compétition stratégique globale avec la Chine.
«Si la volonté des Américains est d'empêcher les Russes de poser le tuyau, ce sont bien les Européens qui sont criminalisés», a précisé M.Mazzucchi.
De nouvelles sanctions contre le Nord Stream 2
Washington a déjà adopté des sanctions en décembre dernier, exigeant que les entreprises impliquées dans la pose des conduites en mer Baltique arrêtent leurs travaux. La société suisse Allseas a immédiatement rappelé ses bateaux.
En réagissant à cette nouvelle proposition de loi, Angela Merkel a souligné que ces mesures ne correspondaient pas à «notre compréhension de la loi» et allaient à l’encontre des discussions en cours. Dénonçant des «sanctions extraterritoriales», Merkel a appelé à mener le projet de construction à son terme. Le gouvernement allemand envisage d’ailleurs une riposte économique au cas où Washington persévérerait dans sa démarche, rapporte Bloomberg.