Une abstention historique sur fond de coronavirus
Cette abstention historique s'inscrit dans le contexte de crise sanitaire liée à l'épidémie de coronavirus qui a freiné les électeurs malgré des mesures sanitaires renforcées, alors que les candidats n'ont quasiment pas pu faire campagne, trois mois après un premier tour déjà marqué par une forte abstention.
Forte percée des écologistes
Les écologistes remportent une large victoire à Lyon, où Grégory Doucet, à la tête d'une coalition EELV-PS-PCF-LFI, arrive en tête avec plus de 50% des voix, selon les estimations, devant Yann Cucherat, poulain du maire sortant Gérard Collomb.
Ils sont aussi en bonne position à Marseille grâce à Michèle Rubirola, à la tête d'une coalition de gauche, qui obtient autour de 40% des voix, devant la candidate LR Martine Vassal et le candidat RN Stéphane Ravier. Mais Martine Vassal a refusé de reconnaître sa défaite, donnant rendez-vous vendredi 3 juillet à l'élection du maire par le conseil municipal.
Dans la capitale, Anne Hidalgo, alliée à EELV, sort vainqueur de la triangulaire avec près de 50% des voix, loin devant la candidate LR Rachida Dati (autour de 32%), et la candidate LREM Agnès Buzyn (entre 13,7 et 16%).
Victoire du Premier ministre au Havre, mais déconfiture LREM
Le Premier ministre Édouard Philippe l'a largement emporté dimanche au Havre avec près de 59% des voix face au député PCF Jean-Paul Lecoq. Cette victoire conforte le chef du gouvernement, alors que se profile un important remaniement, mais ne masque pas le fiasco annoncé du parti majoritaire LREM.
À Paris, Agnès Buzyn, arrivée seulement en troisième position, n'a pas réussi à obtenir suffisamment de voix pour devenir conseillère de Paris.
Petite consolation, François Bayrou, patron du Modem, a été réélu à Pau.
Le RN remporte Perpignan
Le «front républicain» n'a pas fonctionné à Perpignan, où le candidat du RN Louis Aliot l'a emporté avec 53,1 à 54% des voix face au maire sortant Jean-Marc Pujol (LR), selon les estimations. Avec ses 120.000 habitants, il s'agit de la plus grosse ville conquise par le RN depuis Toulon (1995-2001).
«Une victoire symbolique» et «un vrai déclic, parce que nous allons aussi pouvoir démontrer que nous sommes capables de gérer de grandes collectivités», a estimé Marine Le Pen, citée par l'AFP.
Le RN gagne aussi les villes de Moissac (Tarn-et-Garonne), Bruay-la-Buissière (Pas-de-Calais), mais ne réussit pas à l'emporter à Carpentras (Vaucluse).
Bonne résistance des partis traditionnels PS et LR
Outre Hidalgo qui conserve Paris, le PS garde Lille, où Martine Aubry remporte de justesse son 4e mandat, avec seulement 227 voix d'écart, contre son concurrent écologiste Stéphane Baly.
À droite, Les Républicains gardent Toulouse, où le maire sortant Jean-Luc Moudenc (soutenu par La République en marche) l'emporte. À Nice, le maire sortant Christian Estrosi (Les Républicains) a revendiqué la victoire dans sa ville, et à Aix-en-Provence la LR Maryse Joissains-Masini a été réélue avec 43,5% des voix. Selon le président de LR Christian Jacob, son parti «renoue avec la victoire» en remportant «plus de la moitié des villes de plus de 9.000 habitants».