Près de six Français sur 10 pourraient ne pas aller voter ce dimanche 28 juin. C’est ce que conclut une étude Odoxa publiée le 23 juin. Elle précise que 22% ont déjà pris cette décision et que 30% ne savent pas que le second tour aura lieu dans leur ville. Le taux de participation pourrait ainsi se situer entre 36 et 40%, soit encore moins que le premier tour.
Pour Romain Pasquier, directeur de recherche à l’Institut d’études politiques de Rennes, une forte abstention paraît «inévitable».
«Le gouvernement a fait le choix de tourner rapidement la page des municipales, et on peut le comprendre. Mais le 28 juin, ce n’est pas la date idéale! Le contexte n’est pas favorable à un intérêt spontané pour ce scrutin, à l’heure où tout le monde essaie de retrouver une vie normale et se projette vers les vacances», analyse-t-il pour Le Télégramme.
Le long délai entre les deux tours et la campagne ébranlée par les mesures sanitaires qui ont rendu impossible la tenue de meetings n’incitent pas non plus à la mobilisation des électeurs. «Et puis les compétitions locales sont devenues un peu hors sol alors que la réalité est à l’urgence sociale et économique», ajoute M.Pasquier.
Un scrutin risqué pour la propagation du virus?
Même conclusion pour un sondage Ifop pour Directs.fr publié le 12 juin, lequel indiquait un taux de participation de 38%. 35% des répondants ont affirmé avoir peur de tomber malade, un chiffre encore important, mais plus bas que lors du premier tour (55%). L’apparition de «clusters» dans plusieurs régions pourraient susciter la crainte d’une recrudescence de l’épidémie.
D’après les estimations de deux économistes publiées dans Le Parisien, la tenue du premier tour a été à l’origine de près de 4.000 hospitalisations. La forte abstention aurait d’ailleurs permis de sauver 5.000 vies, d’après une autre étude également publiée dans le quotidien francilien. Les deux économistes estiment toutefois que ce second tour n’aura pas d’impact sur le nombre de contaminations.