Google va rémunérer des éditeurs de presse partenaires en Allemagne, Australie et au Brésil et offrir à certains utilisateurs un accès gratuit à des sites d'information payants, a annoncé jeudi le géant américain de l'Internet.
Cette annonce intervient après des batailles menées notamment par les éditeurs de presse en France et en Australie contre le refus du moteur de recherche de payer pour leurs contenus.
Brad Bender, vice-président de la gestion des produits chez Google, a indiqué que son groupe était en pourparlers depuis plusieurs mois avec des éditeurs partenaires, notamment le groupe Spiegel en Allemagne et Diarios Associados au Brésil, et que d'autres discussions étaient «à venir».
Trois médias australiens (Schwartz Media, The Conversation, Solstice Media) font également partie des partenaires concernés par les discussions, selon la chaîne ABC.
«Google propose en outre de financer l'accès gratuit des utilisateurs à des articles payants sur le site d'un éditeur», indique le géant américain, sans donner plus de détails.
Selon M.Bender, le programme aiderait les éditeurs à «monétiser leur contenu à travers une meilleure expérience de narration». Il a ajouté qu'il s'appuierait sur la «Google News Initiative» de 2018, un projet doté de 300 millions de dollars qui vise à lutter contre la désinformation en ligne et à aider les sites d'information à se développer financièrement.
Les problèmes de Google
Les géants de l'Internet, notamment Google, sont de plus en plus sous pression pour rémunérer les contenus des éditeurs de presse.
Le 9 avril, Google avait perdu une manche contre des organisations de presse françaises, dont l'AFP, qui l'accusent de bafouer la nouvelle législation européenne dite des «droits voisins», censée favoriser un meilleur partage des revenus du numérique.
L'Autorité de la concurrence française avait ordonné à Google de négocier «de bonne foi» avec les éditeurs et agences de presse en France sur la rémunération associée à l'affichage de leurs contenus protégés par les droits voisins. Elle a donné trois mois au groupe pour proposer «effectivement» une rémunération aux éditeurs ou agences qui désirent négocier.
Toujours selon l'AFP, l'Australie avait annoncé en avril qu'elle comptait contraindre Google, Facebook et d'autres géants du numérique à partager les recettes publicitaires provenant des contenus d'actualité repris par leurs sites.
L'autorité de la concurrence australienne prépare des propositions en ce sens.
Mais Google a opposé début juin une fin de non-recevoir aux médias australiens lui demandant des centaines de millions de dollars de dédommagements du fait de la captation des recettes publicitaires, soutenant que l'essentiel de ces revenus n'était pas lié aux sites d'information.