La Russie et la Turquie n'ont pas de désaccord de principe sur la Libye et le report de la visite du ministre Sergueï Lavrov à Istanbul est lié à la nécessité d'une étude technique plus approfondie des prochaines mesures, a expliqué le ministre turc des Affaires étrangères Mevlüt Cavusoglu ce lundi 15 juin.
«Le report de la réunion avec Lavrov et la délégation russe n'est pas lié à des problèmes dans nos relations avec la Russie, ni à une crise ou incompréhension dans les questions essentielles sur la situation en Libye. C'est simplement pour instaurer une trêve prolongée en Libye qu'il faut discuter davantage de ses détails, avec la participation de la partie libyenne, notamment pour élaborer les mesures ultérieures. Hier, nous avons parlé à deux reprises au téléphone avec Sergueï Lavrov, et nous avons décidé d'attendre un peu, de reporter la rencontre», a déclaré le ministre turc à Ankara.
Il a également rappelé que plusieurs réunions sur le règlement libyen n'avaient pas donné les résultats escomptés.
«Nous nous sommes rencontrés à Moscou, à Berlin, et des déclarations conjointes ont été adoptées avec de nombreux pays d'Europe, d'Afrique... Mais Haftar n'a rien signé et, de retour en Libye, a poursuivi ses attaques. Nos efforts n'ont donc pas eu le bon résultat. Une trêve ne peut pas être unilatérale. Il faut donc une étude plus détaillée de cette question», a ajouté Mevlüt Cavusoglu.
Le report de la réunion
Le ministère russe des Affaires étrangères avait indiqué que Sergueï Lavrov et le ministre russe de la Défense Sergueï Choïgou se rendraient en Turquie dimanche 14 juin à la tête de la délégation interministérielle russe pour mener des consultations sur les questions régionales. Toutefois, le report de la visite a été annoncé ultérieurement.
Des tentatives avant de signer une trêve
Le 19 janvier dernier, Berlin a accueilli une conférence internationale sur la Libye qui a associé plusieurs pays comme la Turquie et l’Égypte, ainsi que l’Union européenne et les Nations unies. Fayez el-Sarraj, le chef du gouvernement d'union nationale (GNA), et Khalifa Haftar, commandant de l'Armée nationale libyenne (ANL), étaient aussi présents, sans qu’il y ait toutefois un dialogue direct entre ces deux derniers.
Le 13 janvier, le chef du GNA établi à Tripoli, Fayez el-Sarraj, et le maréchal Khalifa Haftar sont arrivés à Moscou pour prendre part aux discussions autour de la situation dans leur pays organisées à l’initiative des parties russe et turque. Toutefois, le maréchal Haftar avait quitté Moscou sans apposer sa signature sur le document négocié.