L’Assemblée des représentant du peuple (ARP) tunisien a rejeté mardi 9 juin tard dans la soirée la motion déposée le 12 mai par la coalition Al Karama (La dignité) exigeant de la France des excuses sur les crimes commis pendant et après la colonisation du pays, informe ce mercredi 10 juin le site Kapitalis. La veille de la discussion de la motion à l’ARP, le porte-parole d’Al Karama, Seif Eddine Makhlouf, avait dénoncé sur Facebook «des pressions terribles» exercées sur les députés pour influencer leur vote.
Ainsi, selon Kapitalis, la motion n’a pas obtenu les 109 voix nécessaires (sur 217) pour son adoption. En effet, seuls 77 députés ont voté pour, 5 contre. Le reste s’est abstenu.
Des pressions sur les députés?
Par ailleurs, soulignant que «la France avait donné ses instructions à ses relais [en Tunisie, ndlr] qui vont trouver ou créer toutes les excuses à leur servitude» dans le but de faire échouer cette initiative, M.Makhlouf a indiqué que «des pressions intérieures et extérieures terribles étaient exercées sur les députés pour influencer leur position sur cette motion».
Quid des intérêts de la Tunisie?
D’autres part, des partis politique majoritaires à l’Assemblée, à savoir Ennahdha et Qalb Tounès (Au cœur de la Tunisie), ont critiqué l’introduction de cette motion sans coordination avec le Président de la République Kaïs Saied, rappelant que les questions relatives à la politique extérieure du pays relèvent des prérogatives du chef de l’État, comme stipulé par la Constitution du pays.