Mardi 9 juin, la Banque de France a publié ses projections macroéconomiques pour le premier semestre 2020. Bien que l’économie française ait subi un lourd choc durant cette période, elle devrait se redresser sur la seconde partie de l’année et poursuivre son amélioration jusqu’en 2021 ou 2022. La crise liée au Covid-19 a néanmoins provoqué une réduction importante de l’emploi.
«Au quatrième trimestre 2020, le niveau de l’emploi serait inférieur de presque un million au niveau atteint fin 2019», indique le rapport.
Fin mars, l’emploi salarié marchand avait déjà reculé de 2,3% par rapport à fin 2019, soit une perte de 453.800 postes, selon les premières estimations de l’Insee. La Banque de France prévoit une stabilisation de ce niveau en 2021, avec une progression seulement l’année suivante.
Ainsi, le taux de chômage pourrait atteindre un pic de 11,5% à la moitié de l’année 2021, avant de redescendre grâce au rebond de l’activité. Ce pic se situait à 7,8% au premier trimestre 2020, un chiffre qui est cependant trompeur puisque les mesures liées au confinement ont posé des difficultés pour établir de véritables statistiques.
Chute record du PIB
Toujours selon la Banque de France, le PIB devrait chuter d’environ 10% cette année en raison de la mise à l’arrêt de l’économie et de son redémarrage progressif après la pandémie. Ces prévisions sont proches de celles du ministre de l’Économie, lequel avait tablé sur une chute de 11%. Comme le niveau de l’emploi, il faudrait deux ans pour que ce recul soit compensé. La Banque centrale prévoit une croissance de 7% en 2021 et de 4% en 2022.
Selon elle, l’élément «essentiel» de la reprise sera le rythme du rebond de la consommation des ménages. En effet, ceux-ci afficheraient une épargne cumulée de 100 milliards d’euros, une somme qui devra être «consommée» pour relancer l’économie. À ce propos, la Banque de France déplore une chute de la consommation de 9,3% pour 2020, avec un pouvoir d’achat qui devrait reculer de 0,5%.
Ces prévisions ne tiennent pas compte des mesures à venir de la part du gouvernement, sachant que celui-ci doit encore rectifier son budget et annoncer un plan de relance d’ici septembre. L’arrivée d’un vaccin avant la mi-2021 pourrait également changer la donne, ajoute l’institution.