Aucun missile détecté près du vol MH17 avant le crash, selon les données radar publiées par les Pays-Bas

© Sputnik . Maksim BlinovUn fragment du Boeing 777 de Malaysia Airlines tombé dans l'est de l'Ukraine
Un fragment du Boeing 777 de Malaysia Airlines tombé dans l'est de l'Ukraine - Sputnik Afrique
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Les spécialistes, qui ont terminé l’étude de données radar relatives au crash du Boeing malaisien dans l’est de l’Ukraine en 2014, ne disposent pas d'information indiquant qu'un missile sol-air a été tiré depuis Snejnoïe ou Zarochtchenskoïe le 17 juillet 2014, selon le procureur néerlandais Thijs Berger.

Les radars russes et ukrainiens dont les données ont été mises à la disposition des enquêteurs n’ont enregistré aucun tir de missile sol-air à proximité du Boeing malaisien en Ukraine en 2014, a annoncé mardi 9 juin le procureur néerlandais Thijs Berger lors d’une audition au tribunal de grande instance de La Haye.

«Nous avons exploré la région [Snejnoïe et Zarochtchenskoïe, ndlr] en utilisant des images satellite, des photos, des témoignages, des informations sur les télécommunications et d'autres sources […]. L'accusation est parvenue à une conclusion préliminaire selon laquelle il n'y a aucune preuve spécifique prouvant le lancement d'un missile sol-air le 17 juillet 2014», a déclaré M.Berger.

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Selon le procureur, l’examen des données de radars militaires et civils ukrainiens a donné des résultats incomplets. L’enquête a pris en considération les données radar brutes fournies par Moscou, alors que Kiev n’a pas envoyé de telles données, a précisé le procureur.

«L'Ukraine n'a effectivement pas présenté de données radar brutes. L'Ukraine a déclaré au Dutch Safety Board (OVV) ne pas en avoir enregistrées, car le radar ne fonctionnait pas à ce moment-là», a-t-il indiqué.

Pourquoi n’y a-t-il pas de données sur le tir présumé d’un missile?

Le procureur Berger a exposé plusieurs hypothèses expliquant l’absence de traces d’un missile Bouk ou d’un chasseur sur les radars.

«Le fait que les radars ne l’ont pas repéré ne signifie pas qu’il n’y avait pas de missile. Le groupe russe Almaz-Anteï et le ministère russe de la Défense estiment, pour leur part, que si rien n’a été détecté, c’est qu’il n’y avait pas de tir de missile Bouk depuis Snejnoïe, dans le Donbass», a déclaré le procureur.

Dans le même temps, les deux experts nommés par la justice néerlandaise, le Dutch Safety Board, le ministère russe de la Défense et le groupe Almaz-Anteï, concepteur des missiles Bouk, sont d’accord qu’il est plus facile de repérer un avion militaire qu’un missile Bouk, selon lui.

Procès MH17 à Amsterdam

Ces informations ont été communiquées lors du procès sur le crash du Boeing malaisien qui a repris lundi 8 juin dans le complexe judiciaire de Schiphol, près d'Amsterdam.

Trois citoyens russes et un ressortissant ukrainien sont jugés pour leur responsabilité présumée dans la catastrophe. Ces personnes ont été désignées comme coupables présumés en juin 2019, dans le dernier rapport de la Joint Investigation Team (JIT) formée par les Pays-Bas après la catastrophe.

Crash du Boeing en Ukraine

Un Boeing 777 de Malaysia Airlines, effectuant le vol MH17 Amsterdam-Kuala Lumpur, est tombé le 17 juillet 2014 non loin de Donetsk. Les 298 personnes se trouvant à bord de l’appareil ont été tuées. Le crash est survenu dans la région de l’est de l’Ukraine plongée dans un conflit armé opposant des républiques autoproclamées au gouvernement arrivé au pouvoir en février 2014 à la suite d'un coup d'État à Kiev.

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Les autorités ukrainiennes ont rejeté la responsabilité du crash sur les membres des unités d’autodéfense des républiques autoproclamées qui ont, de leur côté, déclaré ne pas disposer d’armes sol-air d’une telle portée. Presque immédiatement après la tragédie, les États-Unis et leurs alliés européens ont affirmé, sans présenter la moindre preuve, que la Russie avait fourni l’arme utilisée pour abattre l'avion à la république populaire autoproclame de Donetsk (RPD), s’en servant comme prétexte pour adopter de nouvelles sanctions.

Peu de temps après, les Pays-Bas ont mis en place une équipe d’enquête conjointe, la Joint Investigation Team (JIT), mais en ont exclu la Russie qui avait plusieurs fois offert son assistance.

En 2018, la JIT a affirmé que le Boeing avait été abattu par un missile Bouk de fabrication russe. Selon le substitut du procureur général russe, Nikolaï Vinnitchenko, Moscou a remis aux Pays-Bas des documents prouvant que le missile appartenait à l’Ukraine et qu’il avait été tiré depuis une zone contrôlée par l’armée ukrainienne. La justice néerlandaise a reconnu avoir reçu ces informations du parquet russe au début du procès en 2020.

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