Le consul du Maroc à Oran, Boutahar Aherdane, qui avait qualifié «l’Algérie d’État ennemi» lors d’une discussion le 12 mai avec des ressortissants marocains bloqués dans la ville en raison du Covid-19, a quitté le pays le 4 juin à bord d’un vol Royal Air Maroc qui a rapatrié 300 Marocains, rapporte la presse des deux pays, dont le site d’information Yabiladi.
Selon des sources citées par le média, «le retour du diplomate a été préparé à l'avance et dans la discrétion à l’occasion d’un appel téléphonique le 15 mai entre Nasser Bourita [ministre marocain des Affaires étrangères, ndlr] et son homologue algérien Sabri Boukadoum». «Un entretien qui a eu lieu seulement deux jours après la convocation de l’ambassadeur du royaume [chérifien, ndlr] à Alger», le 13 mai.
La réaction d’Alger
Lors de la convocation de l’ambassadeur du Maroc à Alger, M.Boukadoum a porté à la connaissance de ce dernier que «la description faite par le consul général du Maroc à Oran de l’Algérie comme "État ennemi" […] est une grave violation des normes et traditions diplomatiques qui ne peut en aucun cas être acceptée», selon un communiqué du ministère algérien des Affaires étrangères.
Dans le même sens, le chef de la diplomatie algérienne a souligné que ces propos constituaient «une atteinte à la nature des relations entre deux pays voisins et deux peuples frères, ce qui oblige les autorités marocaines à prendre les mesures appropriées pour éviter toute répercussion de cet incident sur les relations bilatérales entre les deux pays», conclut le communiqué.