Dans le contexte des manifestations contre les violences policières et le racisme qui ont mobilisé samedi dernier plus de 23.000 personnes en France, le ministère de l’Intérieur Christophe Castaner a promis ce lundi 8 juin lors d’une conférence de presse la «tolérance zéro» face au racisme au sein des forces de l’ordre.
«Je le dis avec fermeté, encore une fois: le racisme n'a pas sa place dans notre société et encore moins dans notre police républicaine», a assuré le ministre.
Il a également annoncé avoir ordonné aux directions de la gendarmerie et de la police nationale «qu'une suspension soit systématiquement envisagée pour chaque soupçon avéré d'acte ou de propos raciste». Pour lui, «aucun raciste ne peut porter dignement l'uniforme de policier ou de gendarme».
Faisant allusion à l’Afro-américain George Floyd décédé le 25 mai à Minneapolis après une interpellation musclée par la police, Christophe Castaner a nuancé que «la police française, ce n'est pas la police américaine».
Réforme des techniques d'interpellation
D’après le ministre, la méthode d'interpellation controversée de la «prise par le cou, dite de l'étranglement sera abandonnée».
«Elle ne sera plus enseignée dans les écoles de police et de gendarmerie. C'est une méthode qui comportait des dangers», a ajouté M.Castaner qui a annoncé une réforme «en profondeur des inspections du ministère de l'Intérieur» pour «plus d'indépendance».
Arrestation de Gabriel à Bondy
En outre, le ministre de l’Intérieur s’est dit «troublé» par les «témoignages» autour de l'arrestation le 25 mai à Bondy (Seine-Saint-Denis) du jeune Gabriel, 14 ans, qui a accusé les policiers de l'avoir frappé en le blessant gravement à l'oeil.
Le ministre a promis que la lumière serait faite sur cette affaire qui a «marqué de nombreux Français». «Les déclarations des policiers sont en ce moment confrontées aux expertises médicales», a-t-il précisé.
Pour rappel, l'adolescent a été interpellé par un équipage de quatre policiers dans la nuit du 25 au 26 mai alors qu'il tentait de voler un scooter. Si, selon une source policière citée par l’AFP, il a «fait une chute» puis s'est «rebellé» lors de son arrestation, Gabriel assure avoir reçu trois à quatre coups de pieds au visage par un policier alors qu'il était au sol, maîtrisé et menotté.
fier de la police
Christophe Castaner a en outre déclaré que c'est pour tous les hommes et les femmes qui travaillent dans la police qu'il a pris la parole, «pour que leur engagement ne soit jamais minimisé, masqué, oublié à cause des agissements de quelques brebis galeuses. Cela ne doit plus arriver».
Et d'ajouter qu'il a confiance dans la police et la gendarmerie: «Je suis fier aussi d'être à la tête de ce ministère, fier de ces femmes, fier de ces hommes, fier».