Le ministre français de la Santé, Olivier Véran, a écrit à la revue scientifique médicale The Lancet au sujet des données utilisées dans une étude parue dans l’édition et rejetant les bénéfices de l'hydroxychloroquine pour combattre le Covid-19, a déclaré la porte-parole du gouvernement, Sibeth Ndiaye.
Olivier Véran a demandé à la revue «une relecture des données brutes telles qu'elles avaient été livrées dans le cadre de l’étude», a-t-elle indiqué au cours du compte rendu du conseil des ministres de ce 3 juin.
Toutefois, selon elle, «les autorités sanitaires en France ou à l’international se sont fondées sur différentes études» pour prendre leur décision sur la «suspension des essais cliniques sur l'hydroxychloroquine».
Olivier Véran avait précédemment décidé d’interdire le médicament dans le traitement du Covid-19, notamment après cette publication dans The Lancet. L’étude constatait un risque de décès plus élevé avec l'hydroxychloroquine.
Une étude qui pose problème
Suspendus il y a neuf jours, après la publication de cette étude dans The Lancet, les tests cliniques de l’hydroxychloroquine vont être relancés par l’Organisation mondiale de la santé. L’annonce a été faite ce 3 juin par le directeur général de l’OMS, Tedros Adhanom Ghebreyesus, au cours d'une conférence de presse virtuelle.
La prestigieuse revue médicale a pris ses distances avec l’étude sur l’hydroxychloroquine en reconnaissant que «d’importantes questions» restaient en suspens à son sujet.
Le professeur Didier Raoult avait dès le début dénoncé cette étude, la qualifiant de «foireuse». Dans une vidéo du 2 juin, il est revenu une nouvelle fois sur «le LancetGate». «On dirait que les Pieds nickelés font de la science», a-t-il déclaré.
D’autres scientifiques renommés ont également exprimé leurs inquiétudes concernant ces recherches et ont appelé, dans une lettre ouverte, à mener une analyse indépendante sur le sujet.