Cette propriété des sols pourrait aider à prédire les changements climatiques

© Photo Pixabay / felix_wUne route forestière, image d'illustration
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L'étude d'une propriété des sols inconnue jusqu'à aujourd'hui a permis aux chercheurs de l'Université d’État de Tioumen et de l'Académie des sciences de Russie de faire une découverte susceptible d'améliorer la précision des modèles globaux de changements climatiques.

Selon ses auteurs, cette découverte est basée sur la capacité du sol à contrôler les émissions de gaz à effet de serre dans l'atmosphère. Les résultats de cette étude ont été publiés dans la revue Applied Soil Ecology.

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Un groupe de chercheurs de l'Institut de biologie écologique et agricole (X-BIO) affilié à l'Université d’État de Tioumen, et de l'Institut d'écologie et d'évolution affilié à l'Académie des sciences de Russie, a réalisé une vaste étude dans différentes zones naturelles de la Russie européenne. Les spécialistes ont analysé la capacité d'un sol à contenir le carbone et à empêcher sa perte avec les gaz à effet de serre après un incendie de forêt.

«On sait que la hausse du taux de gaz à effet de serre dans l'atmosphère entraîne une hausse de la température sur la planète. Les incendies de forêt provoquent une forte émission de ces substances dangereuses. Nous avons étudié les mécanismes de régulation interne de la quantité de gaz à effet de serre émise dans les forêts intactes par rapport aux forêts touchées par le feu.

Nous avons mené un travail d'envergure: nous avons examiné les différents types de forêt, de la taïga de Mourmansk aux pinières et aux forêts claires du bord de la mer Noire dans le Caucase», explique Anton Gontcharov, collaborateur de l'Institut de biologie écologique et agricole (X-BIO) affilié à l'Université d’État de Tioumen, et de l'Institut d'écologie et d'évolution affilié à l'Académie des sciences de Russie.

D'après les experts, ces dernières décennies la concentration de gaz à effet de serre dans l'atmosphère augmente et s'accompagne d'importants changements climatiques au niveau global. Ces changements pourraient s'avérer néfastes pour de nombreux organismes vivants.

Les chercheurs ont découvert que dans les écosystèmes forestiers, le sol était capable de réguler l'intensité des émissions de gaz à effet de serre.

«Les résultats de l'étude ont montré qu'après des incendies de forêt, des mécanismes alternatifs de régulation de la bioactivité des sols s'activaient, qui déterminaient le volume des émissions de gaz à effet de serre grâce aux changements des caractéristiques du sol telles que les réserves brutes d'azote, de carbone et de phosphore, ainsi que d'humidité», précise Anton Gontcharov.

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D'après ce dernier, la méthode principale consiste en une modélisation mathématique complexe: les chercheurs ont mesuré plusieurs dizaines de paramètres chimiques et biologiques des sols, les réserves de bois, les caractéristiques de la météo, du climat, du relief et d'autres indicateurs physiques et géographiques.

Les scientifiques pensent que les résultats obtenus permettront de prédire plus précisément les émissions de gaz à effet de serre du sol à long terme après les incendies, et, grâce à une large couverture géographique de l'étude, d'améliorer la précision des modèles globaux des changements climatiques.

Les experts ont également noté que les incendies de forêt, devenus plus fréquents dernièrement et entraînant des émissions catastrophiques de gaz à effet de sphère dans l'atmosphère, menaçaient le fonctionnement normal des sols. En perdant du carbone, le sol devient moins fertile.

Les résultats de cette étude, selon les chercheurs, pourront servir aux travailleurs du secteur forestier pour préserver la fertilité du sol dans les zones brûlées et reconstituer plus efficacement la forêt en contrôlant le régime d'humidité du sol et en apportant des éléments biogéniques tels que l'azote et le phosphore.

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A terme, le collectif compte appliquer ce modèle à un plus grand nombre de types de forêt afin de confirmer son applicabilité au niveau global, ainsi que mener des études sur plusieurs années dans le but de comprendre les processus de recouvrement des fonctions du sol après les incendies.

Le second aspect prioritaire, selon les auteurs de l'étude, sera la coopération avec les principaux collectifs de climatologues pour intégrer les connaissances obtenues aux modèles généraux d'équilibre des gaz à effet de serre sur la planète.

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