Le 18 février dernier, l’épidémie de Covid-19 était encore au stade 1, qui autorisait l’accès aux lieux de cultes. C’est ce jour-là qu’un rassemblement évangélique, organisé par La Porte ouverte chrétienne, a réuni à Mulhouse 2.500 personnes venues de toute la France, dont des départements d’outre-mer.
Quelques jours plus tard, le Grand-Est et les régions d’où venaient les fidèles ont connu une explosion de contamination au SARS-CoV-2, mettant à mal le rassemblement, accusé d’en être la source. Mais aujourd’hui, des études scientifiques prouvent que le rassemblement a été accusé à tort, comme le relatent nos confrères de Paris Match.
Nombreux sont ceux qui n’ont pourtant pas attendu d’avoir de certitude scientifique pour pointer du doigt le rassemblement évangélique, à l’exemple de l’Agence Régionale de Santé (ARS), qui l’a qualifié à l’époque de «bombe atomique». Depuis, son organisateur, le pasteur Samuel Peterschmitt, est confronté à du harcèlement et à des menaces de mort. Des accusations dénoncées par Jonathan Peterschmitt, fils du pasteur et médecin généraliste, qui avait lui-même donné l’alerte sur la situation épidémique, dès le 1er mars, soit plus de deux semaines avant que le confinement ne soit décrété. Il ajoute qu’aucune consigne ne leur a été donnée après son alerte.
Le virus en France depuis le 16 novembre
Pour dédouaner les évangélistes, Paris Match a pris connaissance de deux études scientifiques. D’abord, celle du médecin-chef du département d’imagerie médicale de l’hôpital Albert-Schweitzer de Colmar, qui met en lumière la date de circulation du virus dans la capitale du Haut-Rhin: le SARS-CoV-2 était présent dès le 16 novembre. Une émission de télé-réalité chinoise, équivalente à «Top Chef», qui se déroulait dans la région, a amené un flux important de touristes chinois, ce qui pourrait expliquer l’arrivée prématurée du virus en France.
«Les courbes montrent que l’épidémie a démarré cinq semaines avant l’alerte sanitaire. La région aurait franchi le seuil épidémique dès le 27 janvier, soit avec une première vague jusqu’au 17 février», détaille de son côté une étude du CNRS.
Cette dernière, également citée par Paris Match, confirme que le virus était présent sur le territoire bien avant le rassemblement évangélique, «cinq semaines avant l’alerte sanitaire» pour être exact, avec une première vague «jusqu’au 17 février», soit la veille du rassemblement religieux. Celui-ci ne serait donc plus à l’origine de la contamination, mais simplement l’un de ses multiples vecteurs.