Dénoncée par l’ambassade russe aux États-Unis après avoir diffusé dans son article «une supercherie flagrante» sur le nombre de lits d’hôpital en Russie, l’agence Bloomberg a apporté des changements à sa publication.
Celle-ci, s’intitulant «Comment la Russie de Poutine a raté la pandémie», indique que le nombre de lits pour 1.000 personnes dans le pays est plus de deux fois plus faible que dans les pays membres de l'Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE).
Selon la fausse courbe avec laquelle Bloomberg illustrait son article sur «le système de santé [russe], l’un des plus inefficaces au monde», la Russie compte 3,8 lits pour 1.000 habitants, contre un taux moyen de 8,2 dans les pays de l'OCDE. En réalité, les deux courbes ont été inversées, avec un nombre de lits pour 1.000 habitants en Russie de 8,2, alors que dans les pays de l’OCDE ce taux est de 3,8. Ainsi, Bloomberg a dû apporter des modifications.
La Russie dément ces fausses données
L’ambassade de Russie aux États-Unis a dénoncé sur Facebook cette publication, évoquant «une supercherie flagrante» et «un flot d’accusations politisées dénuées de preuves»:
«Les éditeurs de Bloomberg se sont abaissés à une supercherie flagrante et ont inversé les courbes. Tout lecteur peut le vérifier de manière indépendante en comparant les sources... Nous exigeons de Bloomberg un démenti, des excuses et le respect de ses propres clients», indique le communiqué sur Facebook.
Bloomberg change deux fois le titre de son texte sur le Covid-19 en Russie suite à un scandale
Auparavant, Bloomberg avait publié un article qui met en doute l’authenticité des statistiques russes quant à la mortalité due au coronavirus. Au départ, il était intitulé «Les experts souhaitent savoir pourquoi le coronavirus n’a pas tué plus de Russes». Ensuite, l’agence a changé son titre par le suivant: «Les experts se demandent pourquoi le coronavirus n’a pas tué plus de Russes». La porte-parole de la diplomatie russe, Maria Zakharova, a ironisé quant à cette modification et a estimé qu’«un coup de départ à une campagne de désinformation contre la Russie en contexte de pandémie a été donné». La version actuelle de l’article a comme titre «Des experts mettent en doute les données russes sur le nombre de décès dus au Covid-19».
L’OMS fait confiance aux chiffres russes
L’Organisation mondiale de la santé (OMS), de son côté, ne croit pas que le taux de mortalité soit sous-estimé en Russie.
«À ce stade, je ne vois rien de si terrible qui permettrait de dire que la Russie ne veut pas signaler la mortalité due au coronavirus», a déclaré la représentante de l’OMS en Russie, Melita Vujnovic, à la chaîne de télévision Rossiya 24.