De nouvelles tensions sont apparues entre Washington et Pékin, cette fois autour de la surveillance de la population. Le procureur général des États-Unis William Barr a évoqué une intention de surveillance massive de la part de la Russie et de la Chine sur leurs propres citoyens grâce à Apple. Un représentant officiel du ministère chinois des Affaires étrangères a réagi ce mardi 19 mai.
«En fait, ce sont les États-Unis qui mènent la plus grande surveillance mondiale et le plus grand vol de données sur le réseau, c'est le plus grand empire de hackers au monde», a déclaré le diplomate.
Il a rappelé que Pékin exhorte les États-Unis à se conformer aux résolutions des Nations unies sur le droit à la vie privée à l’ère numérique et à mettre immédiatement fin à la surveillance mondiale à grande échelle sur Internet».
«Nous appelons également les responsables américains à mettre fin à leur diffamation envers la Chine», a-t-il ajouté.
Accusations américaines et réaction russe
Lundi 18 mai, lors d’une conférence de presse, le procureur général américain avait reproché à la société Apple de ne pas vouloir coopérer avec les organismes d’application de la loi, dont le FBI, tout en coopérant avec la Russie et la Chine à des fins de «censure et de harcèlement».
L’entreprise américaine avait en effet refusé de décrypter deux iPhones ayant appartenu à des auteurs de la fusillade du 6 décembre à Pensacola, en Floride, justifiant que cela pourrait mener à la création d’un outil qui, mis entre de mauvaises mains, nuirait gravement à la sécurité des produits de la marque.
«Il y a eu de nombreux rapports selon lesquels Apple travaille avec le parti communiste chinois et le régime russe pour déplacer des centres de données afin que les gouvernements de ces pays puissent organiser une surveillance à grande échelle», a-t-il affirmé.
Les accusations américaines «ne font que provoquer un sourire condescendant», a réagi le jour-même Andreï Kroutskikh, directeur du Département de la sécurité de l’information du ministère russe des Affaires étrangères. «L’ampleur des accusations antirusses est entrée dans une nouvelle phase aux États-Unis: on bat ses proches pour faire peur aux étrangers. Cela les caractérise mal», avait-il également indiqué.