Dimanche 17 mai, à l’occasion de la Journée internationale contre l’homophobie, un drapeau LGBT a été hissé devant le siège de la représentation de l’Union européenne à Bagdad. Une action qu’ont dénoncée les autorités irakiennes, rappelant l’obligation de respecter les traditions et les lois du pays.
Réactions importantes en #Irak aujourd'hui après que les ambassades EU, britanniques + canadiennes à #Bagdad ont levés des drapeaux arc-en-ciel LGBT.
— JOUNAIDI36 (@Jounaidi36) May 17, 2020
Cette décision a été prise par des diplomates occidentaux sachant qu'elle déclencherait une agitation politique. pic.twitter.com/2oySF9apc4
Le ministère irakien des Affaires étrangères a publié une déclaration sur son site, dénonçant que «la mission de l’Union européenne et d’autres missions étrangères opérant en Irak ont hissé le drapeau de l’homosexualité dans leur quartier général à Bagdad». Il a évoqué un «préjudice envers les hauts principes moraux et les valeurs respectées par toutes les religions», et un acte qui constitue une «contradiction avec les valeurs et les normes morales et sociales» du pays.
Les autorités ont également rappelé à tous les diplomates en mission en Irak la nécessité de se «conformer aux lois en vigueur dans le pays et de respecter les valeurs qui prévalent dans la société irakienne». Il s’agissait d’un acte délibéré, auquel ont également participé les missions diplomatiques de la Grande-Bretagne et du Canada.
Une forte poussée des actes anti-LGBT en France
La journée mondiale contre l’homophobie a été l’occasion pour le gouvernement français de rappeler les chiffres inquiétants des actes homophobes et transphobes dans le pays. En effet, les forces de l’ordre ont recensé 1.870 victimes d’agressions et d’injures à caractère homophobe et transphobe en 2019, contre 1.380 l’année précédente, une progression de 36%. Celles-ci concernaient majoritairement des hommes (75%), dont 62% âgés de moins de 35 ans.
«Ces chiffres témoignent de l'ancrage profond de l'homophobie et de la transphobie dans la société» et «s'inscrivent dans un contexte plus large de progression des actes de haine et des extrémismes identitaires», a commenté le ministère de l’Intérieur. Dans ce cadre, le Parlement a adopté mercredi 13 mai la proposition de loi de la députée LREM Laetita Avia contre la haine en ligne, visant notamment à contraindre certains sites et moteurs de recherche à supprimer sous 24 heures tout propos raciste, anti-religieux, homophobe ou plus généralement discriminatoire.