Une Marocaine et une Tunisienne ont fait face à la justice pour avoir osé rire au sujet du coronavirus. La première est aujourd’hui en prison, la seconde pourrait l’y rejoindre, rapporte l’ONG Human Rights Watch.
Début avril, une jeune Marocaine confinée dans la petite localité saharienne de Merzouga a filmé un court sketch de 15 secondes posté sur le réseau social Tik Tok.
Deux mois de prison ferme
Dans la vidéo, elle a imité «Caïda Houria», une figure locale des forces de l’ordre qui a acquis une certaine notoriété pour sa manière de tancer les Marocains violant le confinement.
La Tunisienne Emna Chargui encourt pour sa part jusqu’à trois ans de prison pour avoir republié sur Facebook un petit texte intitulé «Sourate Corona», écrit et formaté à la manière d’une sourate coranique.
«Pas de liberté d’expression quand il s’agit de religion»
Le 6 mai, elle a été inculpée pour «incitation à la haine entre les religions, en utilisation de procédés hostiles ou de violence» en vertu du décret-loi relatif à la liberté de la presse.
Selon la jeune fille, l’un des sept membres du bureau d’un procureur public lui a déclaré pendant un interrogatoire serré qu’«il n’y a pas de liberté d’expression qui tienne quand il s’agit de religion».