Invitée dimanche sur le plateau de BFM TV, Sibeth Ndiaye a été interrogée sur la question des tests, sur laquelle la France s’est montrée particulièrement à la traîne, notamment en comparaison avec l’Allemagne. La porte-parole, à l’instar du gouvernement qu’elle défend, s’est retranchée derrière les recommandations de l’OMS, avec une erreur de calendrier qui va curieusement dans son sens.
Deuxième correction ! 🚨
— Tancrède Bonora (@TancredeB) May 10, 2020
L’OMS a appelé dès la mi-mars à un depistage massif du Covid-19 avec un « test pour chaque cas suspect »et non « quelque part au mois d’avril » comme le dit Sibeth Ndiaye ! pic.twitter.com/x2efLSPEV6
«Je me permets d’apporter une petite correction», a-t-elle coupé alors qu’Apolline de Malherbe évoquait un problème de moyens de l’État en matière de masques et de tests.
«L’OMS a commencé à dire qu’il fallait tester de manière massive quelque part, de mémoire, au mois d’avril». «Nous avons dès lors augmenté notre capacité de tests», a-t-elle affirmé.
Sauf que sa mémoire lui a joué des tours. L’OMS recommandait de «tester chaque cas suspect» dès le 16 mars. «Nous avons un message simple pour tous les pays: testez, testez, testez», avait insisté Tedros Adhanom Ghebreyesus, directeur général de l’organisation, lors de son discours depuis Genève. En cette période, la France était encore bien loin d’annoncer des dépistages massifs de sa population.
Pas de «consensus scientifique» sur le port du masque
Sibeth Ndiaye avait déjà détourné les consignes de l’OMS pour justifier la décision de l’exécutif de ne pas rendre obligatoire l’usage du masque. Le 9 avril, elle avait ainsi déclaré «qu’il n’y avait pas de consensus scientifique en la matière». Dans un même temps, l’Académie de médecine recommandait l’obligation d’en porter à chaque sortie, à la fois pendant et après le confinement.
Elle avait ensuite assuré que l’OMS «ne recommande pas le port du masque dans la population de manière générale». Le service Checknews de Libération avait alors démontré que l’organisation défendait bien son usage «en complément des actions prioritaires liées à l’hygiène et à la distanciation sociale».
La représentante s’est justifiée dimanche à ce propos, assurant que «le consensus scientifique a évolué sur la question» et que le gouvernement a toujours adapté ses décisions «sur une base rationnelle et scientifique». «Il n’y avait pas de raisons que nous allions plus loin que le consensus scientifique», a-t-elle ajouté.