Mardi 5 mai, l’expert en politique étrangère Kamil Zanyonchkowski a évoqué le gazoduc Nord Stream 2 lors d’une interview à Polskie Radio. Après avoir affirmé qu’il serait bel et bien achevé, il a admis que le projet pourrait provoquer de vives tensions au sein de l’Union européenne.
«Malheureusement, cela prouverait que l’unité et la cohérence entre les pays de l’Union européenne en matière de politique étrangère sont aussi fragiles qu’il y a quelques années», a-t-il affirmé.
Plusieurs pays européens, en plus des États-Unis et de l’Ukraine, se sont opposés à sa construction et devront exercer selon lui une pression diplomatique et politique sur l’Allemagne.
De son côté, Berlin considère toujours positivement le Nord Stream 2, affirmant qu’il ne s’agit pas d’un projet politique, mais économique. Ne pas achever sa construction serait «une défaite symbolique du gouvernement fédéral d’Angela Merkel», a souligné M. Zanyonchkowski.
Le Nord Stream 2
D’une capacité totale de 55 milliards de mètres cubes par an, ce gazoduc joindra la Russie à l’Allemagne en passant sous la mer Baltique. En décembre dernier, le Congrès des États-Unis a voté des sanctions contre le Nord Stream 2 en justifiant souhaiter soutenir l’Ukraine, ce qui a mené au retrait des bateaux du groupe suisse Allseas du projet. Un sénateur américain avait également affirmé qu’il représentait «une menace pour l’Otan», des propos non partagés par le Bundestag.
Malgré le coup de frein aux travaux, Vladimir Poutine a déclaré en janvier que la construction sera terminée avant la fin de l’année et que le gazoduc sera mis en exploitation dès le premier trimestre 2021.