«Il faudra qu’on fasse un effort national privé et public parce qu’on va être dans une situation de crise économique […] qui n’a pas d’équivalent depuis l’après-guerre». C’est ainsi que Laurent Bigorgne, directeur de l'Institut Montaigne, a expliqué la proposition de son think tank de supprimer le jeudi de l’Ascension comme jour férié ainsi que la première semaine des vacances scolaires de la Toussaint en 2020.
«Moi, je pense qu’on peut aller vers la suppression d’un jour férié pour permettre tout simplement à la quantité de travail dans notre pays d’augmenter», a-t-il déclaré à l’antenne de BFM TV.
Et d’ajouter:
«Si on est parvenu à relancer l’économie, à sauver des emplois, est-ce qu’il est normal en septembre ou après le mois de septembre passé, mi-octobre, de s’arrêter deux semaines à la Toussaint?»
L'Institut Montaigne propose de supprimer des congés pour relancer plus facilement l'économie pic.twitter.com/GX67wfC7AO
— BFMTV (@BFMTV) May 6, 2020
M.Bigorgne a également rappelé qu’avant 2012 les vacances de la Toussaint ne durait qu’une semaine.
«Et ce qu’on ne pourrait pas décider qu’au moins cette année pour permettre à l’économie de reprendre son envol, pour permettre aux gens de retrouver leur activité […] est-ce qu’on ne pourrait pas se dire que cette année la Toussaint dans un effort national de reprise cela ne sera qu’une semaine de vacances et pas deux, cela ne me paraît pas inhumain», a-t-il poursuivi.
Des mesures proposées
Dans une note publiée mercredi 6 mai, l'Institut Montaigne a dressé une liste de mesures pour «rebondir face au Covid-19».
Le think tank propose entre autres d’«assouplir quelques verrous juridiques persistants» pour permettre aux entreprises de «déroger au temps de repos minimum quotidien de 11 heures minimum par jour dans le cadre d'un accord sur le droit à la déconnexion».
L'Institut Montaigne admet également un «accroissement du temps de travail sans pour autant que la rémunération supplémentaire correspondante ne soit versée immédiatement par les entreprises».
La note évoque en outre des mesures visant la fonction publique, telles que la hausse temporaire de la durée de travail pour les fonctionnaires de secteurs indispensables «en contrepartie d'une rémunération supplémentaire et après concertation avec les organisations syndicales». Toutefois, pour «crédibiliser l’engagement financier», le gouvernement devrait solder «les heures supplémentaires actuellement impayées», précise l’Institut.