Plusieurs députés et présidents de groupes parlementaires de l’Assemblée nationale ont été submergés de messages de la part de militants de Greenpeace indignés. L’association leur a donné des adresses email professionnelles pour protester contre le «chèque en blanc» de 20 milliards d'euros que le gouvernement compte allouer aux «plus grands pollueurs sans contrepartie», rapporte Le Parisien.
Le 18 avril, sur son site, Greenpeace incite à interpeller par e-mail ou sur Twitter en priorité les députés qui participaient le 17 avril à l'examen du projet de loi de finances rectificative pour 2020, ainsi que les présidents de groupes, «pour faire monter la pression».
⚠️ Urgent
— Greenpeace France (@greenpeacefr) April 17, 2020
RT pour interpeller les député·es qui votent à 9h !
📢 NON aux 20 milliards € pr les grands pollueurs @VigierPhilippe @Valerie_Rabault @PatrickMignola @JLMelenchon @GillesLeGendre @jclagarde@AndreChassaigne @damienabad @BertrandPancherhttps://t.co/KcUSnFAYey #PLFR
Selon le quotidien, l’initiative a été largement entendue par les internautes qui ont envoyé en seulement deux jours pas moins de 25.000 mails identiques au président du groupe LREM Gilles Le Gendre. Damien Abad, leader des députés Les Républicains à l'Assemblée, en a reçu 13.000; Patrick Mignola, président du groupe UDI, 10.000.
«Ce ne sont pas des méthodes. Aucun électeur de nos circonscriptions ne peut plus nous écrire! Pour faire avancer une cause, ça ne sert à rien de la mettre en mode perroquet. Quand on sait qu'un mail fait 10 grammes de CO2, pas sûr que ce soit un bon calcul», s’indigne Patrick Mignola auprès du Parisien.
Le vote d’un nouveau budget
Dans le cadre de ce projet, 20 milliards d'euros ont été alloués pour recapitaliser des entreprises stratégiques en difficulté, notamment dans l'aéronautique et l'automobile. Cependant certaines associations environnementales dénoncent «un chèque aux grands pollueurs», sans condition.
Le ministre de l'Économie Bruno Le Maire a rétorqué qu’il ne s’agit pas d’un «chèque en blanc». Il a conditionné les montées au capital ou les éventuelles nationalisations temporaires à «un effort de redressement et de compétitivité» ainsi qu'à «une politique environnementale ambitieuse».