Une équipe de chercheurs britanniques, italiens et australiens a découvert que l'un des gènes qui déclenchent le processus incontrôlé de reproduction de nouvelles cellules favoriserait également la régénération des cellules cardiaques, révèle l'étude publiée sur Eurekalert!.
«C'est vraiment excitant parce que les scientifiques tentent de faire proliférer les cellules cardiaques depuis longtemps. Aucun traitement actuel des maladies cardiaques n'est capable d'inverser la dégénération du tissu cardiaque –ils ne font que ralentir la progression de la maladie. Maintenant, nous avons trouvé un moyen de le faire sur une souris», a déclaré le Dr Catherine Wilson, chercheuse au Département de pharmacologie de l'Université de Cambridge et principal auteur de l'étude.
Ainsi, après une crise cardiaque, le cœur d'un adulte perd jusqu'à un milliard de cellules du muscle cardiaque, les cardiomyocytes. Contrairement aux cellules de nombreux autres organes du corps, celles-ci ne sont jamais régénérées, ni remplacées. Moins il y a de cardiomyocytes, plus le cœur s'affaiblit, la personne souffre d'insuffisance cardiaque et, finalement, l'organe arrête de battre, expliquent les chercheurs.
Étude sur le développement du cancer
L'équipe de Catherine Wilson explore une voie fondamentalement nouvelle. Leur étude s'est concentrée sur les processus se produisant au niveau cellulaire au cours du développement du cancer. Parmi les gènes qui déclenchent le processus incontrôlé de reproduction de nouvelles cellules, ils en ont trouvé un qui favorise la régénération des cardiomyocytes.
Mais cette fois, les chercheurs l'ont au contraire rendu hyperactif et ont constaté que les cellules commençait à se multiplier à un rythme rapide.
Ingrédient manquant
Les premières expériences ont été réalisées sur des souris, chez qui le gène a activé le processus de croissance cellulaire dans le foie et les poumons. Ensuite, cela a été réitéré sur les cellules cardiaques, mais ici l'effet attendu ne s'est pas produit. Il s'est avéré que l'activité du gène Myc dans les cellules musculaires cardiaques de la souris dépend du niveau d'une autre protéine, appelée cycline T1.
Lorsque les scientifiques ont ajouté la cycline T1 aux cellules hyperactivées par Myc, elles ont commencé à se répliquer et, en peu de temps, le nombre de cellules du muscle cardiaque a augmenté de manière significative.
«L'incapacité du cœur à s'auto-réparer est parmi les besoins médicaux insatisfaits importants», a résumé Catherine Wilson. «Maintenant, nous savons ce qui manque, nous pouvons ajouter la cycline T1 et lancer la multiplication des cellules.»