Une circulaire du ministère marocain de la Santé datée du 24 mars a été à l’origine d’une polémique entre médecins au royaume chérifien suite à une mauvaise interprétation, rapporte le site d’information Médias 24. En effet, un pneumologue a, partant de sa propre grille de lecture de la circulaire, proposé de soigner tous les syndromes pseudo-grippaux par l’hydroxychloroquine adoptée pour les malades du coronavirus, suscitant ainsi une vive réaction de ses confrères. Interrogé par Médias 24, le Pr Jaâfar Heikel, épidémiologiste et infectiologue, réfute la généralisation par le ministère de la Santé de la chloroquine aux cas grippaux.
FAUX. Le ministère de la Santé ne généralise pas la chloroquine aux cas grippaux https://t.co/TifjzuHodO #Medias24
— Medias24 (@Medias24) April 9, 2020
Que dit la circulaire?
Le ministre marocain de la Santé, Khalid Ait Taleb, s’appuie sur une recommandation du comité scientifique et technique chargé du suivi de l’épidémie du Covidè-19. Celle-ci suggère d’instruire les établissements sanitaires du pays de démarrer le protocole de soins par l’hydroxychloroquine pour tout cas possible du coronavirus, sans attendre les résultats des tests biologiques. Le but est de faire gagner du temps au patient s’il est réellement contaminé. Dans le cas contraire, le médecin pourra immédiatement arrêter le traitement.
Dans ce cas de figure, la circulaire du ministérielle stipule que «chez tout cas possible de Covid-19 symptomatique, il faut démarrer le traitement», affirme le spécialiste. «C'est donc sur des suspicions majeures dans des cas bien déterminés et dans l'attente des résultats des tests», poursuit-t-il, soulignant que «ce n'est pas une prophylaxie, ni pour les états grippaux ni pour tous les Marocains».
Qu’est ce qu’un cas possible ou suspect?
Le ministère marocain de la Santé a récemment défini dans quelles conditions une personne est estimée comme un cas possible ou suspect de la maladie du Covid-19.
Enfin, est considéré comme cas suspect tout malade présentant une infection respiratoire aigüe et des signes visibles de lésions sur les poumons détectées par radiographie, notamment par un scanner thoracique.