Justin Trudeau met en garde les États-Unis contre leur éventuel arrêt d'exportation de matériel médical

© REUTERS / PATRICK DOYLECanada's Prime Minister Justin Trudeau speaks to news media outside his home in Ottawa, Ontario, Canada March 25, 2020.
Canada's Prime Minister Justin Trudeau speaks to news media outside his home in Ottawa, Ontario, Canada March 25, 2020.  - Sputnik Afrique
S'abonner
Le Premier ministre canadien a mis les États-Unis en garde quant aux conséquences que pourrait avoir une éventuelle interdiction de leur part d’exporter des masques et d'autres équipements médicaux essentiels en cette période de pandémie au Canada et en Amérique Latine.

En pleine crise liée à la propagation de la pandémie de Covid-19, l’administration Trump a demandé que l’entreprise américaine 3M arrête ses exportations de respirateurs  N95 aux marchés canadien et latino-américain, à en croire un communiqué de la société. Le chef du gouvernement du pays septentrional voisin, Justin Trudeau, a réagi, faisant comprendre que priver le Canada de ces objets essentiels pour faire face au coronavirus «serait une erreur».

Il a ainsi rappelé que ceci «pourrait finir par porter préjudice aux USA», tout comme aux autres pays. Lors de son point presse quotidien, il a par ailleurs indiqué le 3 avril que le gouvernement canadien «travaillait étroitement» avec l'administration Trump pour que les deux parties comprennent que «les échanges» entre les États-Unis et le Canada «vont dans les deux sens», surtout en ce qui concerne le matériel et le personnel médicaux.

Masques et P Act

Dans un tweet du 3 avril, Donald Trump a déclaré «porter un coup dur à M3» et a fait référence à la Defense Production Act, pour la première fois utilisée aux États-Unis au XXe siècle lors de la guerre de Corée. La loi en question, évoquée par Donald Trump à d'innombrables reprises lors de l’épidémie de Covid-19, permet de contrôler la production et la redistribution des produits essentiels à la défense nationale.

«Nous avons frappé durement 3M aujourd'hui après avoir vu ce qu'ils faisaient avec leurs masques. "P Act" jusqu'au bout. [Ça a été]une grosse surprise pour beaucoup de membres du gouvernement quant à ce qu'ils faisaient – [ils] auront un lourd prix à payer!».  

L’entreprise M3 a fait part de ses inquiétudes concernant cette requête dans un communiqué publié sur son site le 3 avril. La société a notamment pointé du doigt «des conséquences humanitaires importantes» que cela pouvait avoir pour les «travailleurs de la santé au Canada et en Amérique latine», vu que M3 est le principal fournisseur des respirateurs de ces pays.

Risque de mesures de rétorsion

Masque de protection - Sputnik Afrique
Les masques destinés aux Ehpad raflés par les États-Unis sur un tarmac chinois
Le fabricant de masques a également mis en garde l’administration Trump contre des mesures de rétorsion de la part d’autres pays, s’il arrêtait d’exporter ses produits. Ainsi, par ses actes, l’administration américaine risque d'aggraver les ruptures de stocks déjà relevées aux États-Unis.

«De plus, l’arrêt de toute exportation de respirateurs fabriqués aux États-Unis pousserait probablement d'autres pays à riposter et à faire de même, comme certains l'ont déjà fait. Si cela se produisait, le nombre net de respirateurs mis à la disposition des États-Unis diminuerait», avertit le document.

Aux États-Unis, la maladie a déjà touché près de 258.000 personnes et fait plus de 6.500 morts, l’État de New York à lui seul en comptant environ 3.000. Le dernier bilan du coronavirus au Canada fait état d’à peu près 11.700 infectés et plus de 150 morts.

Fil d’actu
0
Pour participer aux discussions, identifiez-vous ou créez-vous un compte
loader
Chat
Заголовок открываемого материала