Quatre personnes ont été placées en garde à vue jeudi 19 mars en Seine-Saint-Denis et au moins une à Béthune (Pas-de-Calais) pour mise en danger de la vie d'autrui, rapporte Le Parisien.
Cette mesure forte a été prise en tant qu’expérimentation par les autorités de Seine-Saint-Denis, où les règles de circulation ont été particulièrement mal suivies par la population.
«On tâtonne, alors on a voulu essayer un outil plus dissuasif. Les Français doivent comprendre la situation sanitaire d'urgence dans laquelle nous nous trouvons», a expliqué une source judiciaire au quotidien.
Les suites pénales mises en doute
Contactés par Le Parisien, les responsables d'organisations de magistrats sont divisés sur la solidité des suites pénales.
«Une fois de plus la justice est désarmée et doit faire face avec ses moyens à des situations inacceptables», a constaté Béatrice Brugère, secrétaire générale de FO Magistrats.
Selon elle, il faudrait anticiper la multiplication des gardes à vue pour non-respect du confinement. « Il faut garantir un cadre juridique clair et sécurisé, car la mise en danger délibérée de la vie d'autrui est un délit particulier qui requiert la preuve d'une intentionnalité».
Céline Parisot, présidente de l'Union syndicale des magistrats (USM), a estimé cependant que rien ne s'oppose à ce que de telles poursuites aboutissent.
«Les messages de prévention depuis plusieurs jours sont très clairs, et ne peuvent être ignorés de personne. Quand on circule en violant délibérément une obligation, il y a intentionnalité», a-t-elle indiqué au quotidien.