Alors que la 5G devrait arriver cette année dans les plus grandes villes françaises, la Commission internationale de protection contre les rayonnements non ionisants (ICNIRP) a jugé que les radiations qu’elle émet sont inoffensives pour la santé.
«Nous avons pris en compte tous les types d’effets, par exemple si les ondes radio engendraient le développement d’un cancer sur le corps humain», a déclaré Eric van Rongen, président de l’ICNIRP, à la BBC. «Il n’y a pas suffisamment de preuve scientifique pour conclure qu’il y a un tel effet», a-t-il ajouté.
En février, la Food and Drug Administration (FDA), organisme chargé du contrôle des médicaments et des produits alimentaires sur le territoire américain, avait également émis un avis favorable sur le déploiement de la 5G. En analysant les études scientifiques sur le sujet, la FDA avait établi qu’il n’y avait pas de lien entre celle-ci et le développement de maladies.
Mise à jour des lignes directrices
Le 11 mars, l’ICNIRP a annoncé avoir durci ses lignes directrices, qui sont utilisées par de nombreux pays pour établir leurs restrictions en matière de champs électromagnétiques. Elles concernent la 5G, mais aussi les ondes radio, le Wifi, le Bluetooth et les réseaux 3G et 4G. La commission n’avait plus modifié ses directives depuis 1998.
«Nous savons que certaines parties de la communauté sont préoccupées par la sécurité de la 5G, et nous espérons que les lignes directrices actualisées mettront les gens en confiance», a indiqué le Dr. Rongen dans un communiqué.
Ces nouvelles règles ne devraient rien changer à la 5G elle-même, mais concernent plutôt les smartphones qui sont compatibles avec. Ces derniers ne devraient pas émettre des fréquences au-delà de cinq GHz (gigahertz), lesquelles ne sont pas utilisées pour la 5G pour l’instant. Elles pourraient cependant l’être à l’avenir, car elles permettent de fournir une vitesse de connexion très élevée à courte distance.
La 5G en France
Dans l’Hexagone, les opérateurs en concurrence pour l’installation des réseaux 5G attendent toujours le processus d’attribution du Conseil d’État. Ce dernier avait été saisi par deux associations, Agir pour l’Environnement et Priartem, qui demandaient un report de ce processus, désirant d’abord évaluer les conséquences potentielles sur la santé et l’environnement.
Leurs recours ont été rejetés le 5 mars mais le Conseil d’État a promis de se prononcer sur le sujet «avant l’été» et donc de quand même traiter le dossier. Si le processus avait été reporté, cela aurait signifié «pas de 5G en 2020 en France», selon un expert cité par l’AFP. Lors du déploiement des réseaux 3G et 4G, leur impact environnemental n’avait pas été remis en cause.
Les craintes à propos de la 5G concernent surtout sa consommation d’énergie. L’apparition de cette nouvelle génération de réseau pourrait conduire à des pratiques plus énergivores, en plus de pousser les consommateurs à changer de téléphone.
Le cas Huawei
La France va autoriser les opérateurs télécoms Nokia et Ericsson à utiliser une partie des équipements de Huawei pour le déploiement de la 5G dans le pays, et ce malgré les pressions américaines. Elle suit ainsi l’exemple de Boris Johnson, dont le gouvernement avait pris la décision d’autoriser la participation de l’équipementier chinois sur les parties les moins sensibles du réseau afin de limiter les risques d’espionnage, a rapporté Reuters.
Huawei est actuellement le leader mondial des équipements 5G, lesquels sont déjà déployés en Chine depuis l’automne 2019. Les opérateurs français SFR et Bouygues ont indiqué qu’ils ne souhaitaient pas mettre en place la 5G sans Huawei. Orange et Free ont préféré opter pour les Européens Nokia et Ericsson.
Fin février, Huawei a annoncé vouloir construire sa première usine hors de Chine en France, ce qui permettrait de créer 500 emplois directs.