Des experts interrogés par la chaîne de télévision américaine CNBC estiment que l’effondrement des prix du pétrole profitera surtout à l’Inde.
L’économiste en chef de l’IHS Markit pour l’Asie-Pacifique Rajiv Biswas a qualifié la situation de cadeau pour l’Inde.
«L'économie indienne est la grande gagnante de la baisse des prix mondiaux du pétrole», a-t-il déclaré, précisant que plus de 80% de la consommation totale d'énergie de ce pays au cours de l'exercice 2018-2019 avait été importée.
Il a expliqué que la baisse des prix pourrait réduire l’inflation et abaisser le coût de la facture des importations, ce qui pourrait alors contribuer à réduire les déficits commerciaux et courants du pays.
L’Inde est considérée de longue date comme une économie en forte croissance, mais ces derniers temps elle a perdu ce statut suite à des problèmes intérieurs et extérieurs.
Des secteurs utilisant le pétrole en meilleure position
L’économiste du groupe DBS de Singapour, Radhika Rao, suppose que les prix bas du pétrole promettent une bonne croissance du PIB.
«La diminution de la pression inflationniste sur l’économie pourrait également donner à la Banque de réserve de l’Inde plus de marge pour baisser davantage les taux d’intérêt afin de stimuler la croissance et d’améliorer le flux monétaire sur les marchés financiers indiens», a-t-elle détaillé.
CNBS indique que d’après les données du ministère indien du Commerce, la facture d'importation de pétrole de ce pays entre avril et décembre (l'exercice en cours se termine en mars 2020) était de 95,69 milliards de dollars, soit près de 12% de moins qu'il y a un an. Cela représente environ 21% des importations totales de l'Inde.
Le ministre indien du Pétrole, Dharmendra Pradhan, a déclaré le mois dernier qu'il serait heureux si les prix du brut se situaient entre 50 et 60 dollars le baril.
Échec de l’OPEP+
L'OPEP et ses alliés n'ont pas réussi à obtenir un nouvel accord pour soutenir les cours du pétrole. L’organisation souhaitait une baisse supplémentaire de 1,5 million de barils par jour jusqu’à fin 2020, une proposition refusée par la Russie.
En réaction, l’Arabie saoudite a promis d’augmenter sa production tout en diminuant le prix. Le marché pétrolier s’est effondré, entraînant la chute des Bourses mondiales.
Certains des principaux producteurs de l'OPEP comme l'Irak, le Koweït et les Émirats arabes unis ont emboîté le pas à l’Arabie saoudite et ont réduit le prix de leur brut pour les ventes d’avril,