Le nombre de personnes touchées par le coronavirus ne cesse d’augmenter. Au 8 mars 2020, ce sont plus de 105.000 cas confirmés, 3.584 décès, dont 3.099 en Chine. Avec un taux de transmission élevé, les gouvernements des différents pays frappés par le Covid-19 multiplient les actions pour tenter d’endiguer le phénomène. Contrôles dans les aéroports, mise en quarantaines de certaines villes, fermetures des frontières avec la Chine, autant de dispositifs qui ont des répercussions sur l’activité économique.
«On peut parfaitement envisager être en dessous de 1% de croissance du PIB en 2020» a-t-il ajouté.
Il y aura un avant et un après #coronavirus dans l'histoire de l'économie mondiale. Nous devons tirer les conséquences sur le long terme de cette épidémie en réduisant notre dépendance vis-à-vis de la Chine dans un certain nombre de secteurs stratégiques. #le79Inter pic.twitter.com/Fietn7ATna
— Bruno Le Maire (@BrunoLeMaire) March 9, 2020
Des prévisions économiques revues à la baisse
Si la situation peut paraître délicate, le Covid-19 pourrait remettre la théorie de la décroissance au centre des débats. Pour Serge Latouche, son principal théoricien, le «grand soir» n’est pas encore arrivé.
«Même si l’on vit dans un système qui est très fragile et que par conséquent, une petite secousse peut entraîner de grands effets, l’impact sur l’économie sera relativement limité.»
Comme l’explique Serge Latouche, le système capitaliste est loin d’avoir dit son dernier mot:
«J’aimerais bien que cela s’effondre, mais désormais les gouvernements ont retenu un certain nombre de leçons. Ils sont capables d’intervenir sur les marchés. Évidemment, il y a des limites, en cas de décrochage par exemple. Mais je pense que dans le contexte actuel, le système est encore capable d’affronter une récession, à condition qu’elle ne se transforme pas en dépression, car à ce moment-là, plus rien ne serait sous contrôle.»
«Malheureusement, l’expérience me rend assez sceptique. Après quelques semaines, on oublie et on revient au “business as usual”. Il y aura des petits changements, pour la relocalisation des médicaments par exemple, mais ça n’ira pas trop loin.»
Et d’ajouter,
«On est toujours dans la logique de compétitivité et de concurrence. Il y aura une petite dose de protectionnisme, mais je ne crois pas que ce soit suffisant. Il faudrait vraiment que le choc soit plus fort.»
Depuis la crise du coronavirus, on note que les émissions mondiales de CO2 sont en forte baisse en Chine.
Baisse des émissions de CO2 à hauteur de 100 millions de tonnes
Selon une étude diffusée par le site spécialisé Carbon Brief, les émissions de CO2 ont chuté d’au moins 100 millions de tonnes par rapport à 2019, à la même époque. Si l’on ne peut évidemment pas se féliciter de la propagation de l’épidémie, cette crise pourrait-elle être, d’une certaine manière, bonne pour la planète?
La baisse de la production serait elle nécessaire à la protection de l'environnement ? 😵 https://t.co/K4PUI4luTF
— Vipulan PUVANESWARAN (@VipulanP) March 2, 2020
Serge Latouche nous rappelle qu’au moment de la chute de l’URSS, désastre économique et social, «les émissions de CO2 avaient également considérablement baissé.»
«Dans le cas de la Chine, il y a une baisse sérieuse, mais ils prévoient déjà de se rattraper. Je ne crois pas que ce soit la crise du coronavirus qui change les choses, surtout que le coronavirus semble être une espèce de boom médiatique. Finalement, la réalité, c’est que pour le moment, ce n’est pas la fin du monde, comme le montrent les chiffres que vous citez. Rappelons que la grippe fait plus de 150 morts chaque jour en France.»