Les pilotes des avions de reconnaissance américains Lockheed U-2 Dragon Lady portent des montres connectées à des satellites de navigation étrangers pour pouvoir trouver leur chemin au cas où le signal du système GPS deviendrait indisponible, a annoncé le général James Holmes, chef de l’Air Combat Command, lors d’une conférence à Washington.
«Mes gars de U-2 volent maintenant avec une montre qui est connectée au GPS, mais aussi au BeiDou chinois, au système russe [GLONASS, ndlr] et au système européen [Galileo, ndlr] de sorte que si quelqu'un brouille le GPS, ils auront toujours le signal des autres», a indiqué le général Holmes cité par le site Defense.com.
Le général n’a pas nommé le fabricant des montres, note Defense.com avant de rappeler que l’Armée de l’air américaine a acheté 100 montres d’aviation GPS Garmin D2 Charlie en février 2018.
«La montre d'aviateur D2 Charlie fera partie intégrante et fonctionnelle de la boîte à outils du pilote d’un U-2», a déclaré la société Garmin dans un communiqué publié en 2018.
«Conçue avec des pilotes d’horizons variés, la montre d'aviateur D2 Charlie présente une carte en mouvement dynamique et colorée avec les aéroports, les aides à la navigation, les routes, les plans d'eau, les villes et plus encore, offrant une meilleure connaissance de la situation. Lorsque elle est couplée à Garmin Connect sur un appareil mobile connecté, les pilotes peuvent afficher le radar météorologique en haut de l'affichage de la carte par rapport aux informations du plan de vol», d’après le communiqué.
L'armée US n'est pas la seule à avoir cette idée
D’ailleurs, le Pentagone est loin d’être le seul à vouloir se connecter à plusieurs réseaux de navigation par satellite différents. Des études de 2010 et 2012 ont montré les avantages pratiques à pouvoir utiliser les données des 24 satellites du système russe GLONASS et des 30 satellites européens Galileo pour obtenir des informations plus précises et plus rapidement dans les cas où l’accès au système GPS est limité.
«L’emploi du GLONASS offre des avantages importants par rapport aux systèmes de navigation intégrés qui sont connectés uniquement au GPS. Cela concerne aussi les données fournies par d'autres systèmes de navigation, par exemple, Galileo», d’après une étude publiée par la revue scientifique Sensors en 2012.
Cette conclusion serait aussi valable pour le BeiDou chinois, comprenant deux constellations totalisant 33 satellites.