Poutine annonce un «tête-à-tête» avec Erdogan pour leurs discussions sur la Syrie

© Sputnik . Alexey NikolskiyVladimir Poutine et Recep Tayyip Erdogan
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Vladimir Poutine a annoncé un «tête-à-tête» avec Recep Tayyip Erdogan pour leurs discussions sur la Syrie. Selon le Président russe, l'aggravation de la situation dans la zone de désescalade d'Idlib implique un entretien direct.

Alors que les tensions sont fortes dans le gouvernorat syrien d’Idlib entre Damas et Ankara, plusieurs dizaines de soldats turcs ayant été tués dans des bombardements, Vladimir Poutine a annoncé un «tête-à-tête» avec Recep Tayyip Erdogan pour leurs discussions sur la Syrie.

«La situation dans la zone d'Idlib s'est tellement aggravée qu'elle nécessite certainement des entretiens directs entre nous [...]. Nous sommes prêts à entamer un entretien en tête-à-tête comme vous l'avez demandé et d'y inviter ensuite nos collègues à cette discussion, si nécessaire», a déclaré M.Poutine lors des négociations russo-turques à Moscou.

M.Poutine a exprimé ses condoléances à M.Erdogan suite à la mort de soldats turcs à Idlib, tout en notant que personne ne savait où ils se trouvaient.

«Je voudrais présenter mes condoléances suite à la mort de vos militaires en Syrie. Les morts sont toujours une grande tragédie. Malheureusement, comme je l'ai déjà indiqué dans notre entretien téléphonique, personne, y compris les forces syriennes, n'était au courant de leur position», a relevé le Président russe.

Les deux chefs d’État doivent «discuter de la situation actuelle en détail pour que rien de pareil ne se reproduise et pour que cela ne détruise pas les relations russo-turques auxquelles [ils, ndlr] tiennent beaucoup», a-t-il ajouté.

M.Erdogan a pour sa part déclaré que l’essentiel était de promouvoir les relations entre la Turquie et la Russie et qu’il était certain que les deux pays y parviendraient.

«Nous traversons un moment où nos relations sont à leur apogée. Cela concerne sans doute l’industrie de défense, les échanges commerciaux, etc. Nous considérons que notre plus grande mission consiste à promouvoir nos rapports. Je crois que nous réussirons à le faire», a estimé le Président turc.

Recep Tayyip Erdogan s'est rendu en Russie pour examiner la situation à Idlib avec son homologue russe. Le chef de la diplomatie russe Sergueï Lavrov avait précédemment déclaré que la Turquie n'avait pas respecté plusieurs engagements importants concernant Idlib. Il a notamment reproché à Ankara de ne pas avoir séparé à Idlib l’opposition armée prête à dialoguer avec Damas et les terroristes. Le vice-Président turc Fuat Oktay a pour sa part déclaré que la Turquie avait respecté ses obligations sur Idlib.

Montée de tension à Idlib

La situation dans la zone d’Idlib s’est aggravée après que les terroristes du groupe Hayat Tahrir al-Cham* ont lancé une offensive d’envergure contre les positions des forces gouvernementales syriennes. L’armée syrienne a riposté. Selon le ministère russe de la Défense, les tirs ont touché les soldats turcs qui ne devaient pas se trouver dans cette région.

Trente-six soldats turcs ont été tués et une trentaine d’autres blessés. Après l’annonce sur les pertes dans les rangs des forces turques, la Russie a œuvré pour que les forces syriennes acceptent un cessez-le-feu. Les morts et les blessés ont été évacués sur le territoire turc. Selon le ministère russe de la Défense, l’aviation russe n’a pas participé aux opérations militaires dans cette région.

Après les tirs de l'armée syrienne, le gouvernement turc a pris la décision de considérer les forces syriennes comme des cibles hostiles, frappant ses positions.

Un accord signé en mai 2017 aux négociations dans la ville kazakhe d'Astana (aujourd'hui, Noursoultan) par la Russie, l’Iran et la Turquie a mis en place quatre zones de désescalade en Syrie. Trois d’entre elles sont passées en 2018 sous le contrôle des autorités de Damas. La quatrième, qui couvre le gouvernorat d’Idlib et partiellement les gouvernorats voisins de Lattaquié, de Hama et d’Alep, reste toujours occupée en majeure partie par les terroristes du Front al-Nosra*. En septembre 2018, la Russie et la Turquie se sont mises d'accord sur la création d'une zone démilitarisée à Idlib qui abrite plus d'une dizaine de formations armées.

* Organisation terroriste interdite en Russie

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