Les commentaires selon lesquels le coronavirus serait moins grave que la grippe fleurissent sur les réseaux sociaux et dans les médias. En effet, le Covid-19, apparu fin décembre en Chine, n’a fait «que» 3.200 décès dans le monde en un peu plus de deux mois, tandis que le virus de l’influenza tuerait entre 290.000 et 650.000 personnes chaque année. Un expert a cependant tenu à souligner la gravité du SARS-CoV-2.
«Nous sommes face à des preuves scientifiques de plus en plus concordantes: l’épidémie de Covid-19 est incommensurablement plus grave que celle de grippe saisonnière», indique au quotidien suisse Le Temps Antoine Flahaut, directeur de l’Institut de santé globale de l’Université de Genève.
Tout d’abord, le taux de mortalité du coronavirus est bien supérieur à celui de la grippe: 1 à 3% contre 0,1%. De plus, ce 0,1 «englobe les décès directs et indirects liés à la maladie», explique le spécialiste, lequel affirme ainsi que «la mortalité directe de la grippe est inférieure à 0,01%».
Pourquoi prendre autant de mesures restrictives?
M. Flahaut affirme que les mesures prises par plusieurs gouvernements, comme l’interdiction des grands rassemblements, l’annulation des compétitions sportives et la fermeture d’écoles, sont elles aussi «basées sur d’indiscutables preuves scientifiques». Se référant à une étude publiée en 2007, il rappelle que les villes américaines qui avaient mis en place de telles mesures contre la grippe espagnole en 1918 présentaient des taux de mortalité bien plus bas que celles qui avaient adopté peu de restrictions, voire aucune.
Elles servent entre autres à limiter la propagation de l’épidémie, et permettent ainsi aux hôpitaux d’être moins débordés. Le personnel soignant peut alors se concentrer sur moins de patients et le système de santé s’en trouve renforcé, explique l’expert.
Les mesures prises en France
La France est l’un des pays les plus touchés d’Europe avec l’Italie et l’Allemagne. Le bilan du jeudi 5 mars fait état de 377 cas, soit 92 de plus que la veille, pour six personnes décédées. Plusieurs événements sportifs ainsi que d’autres activités collectives ont été annulées ou reportées.
Le pays en est au stade 2 mais s’attend à passer prochainement au stade 3, à savoir celui de l’épidémie, lequel engendrera encore davantage de mesures restrictives.