Se faire vacciner dans l'enfance aide ensuite dans le traitement du cancer

© AFP 2024 BRENDAN SMIALOWSKIVaccin
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Une nouvelle étude de l'université d'Helsinki a révélé pour la première fois qu'une immunisation préventive par une vaccination ordinaire dans l'enfance pouvait contribuer ensuite à soigner plus efficacement le cancer. Les résultats de cette étude ont été publiés dans la revue Cancer Research.

Des chercheurs de l'université d'Helsinki, en collaboration avec leurs confrères italiens, ont procédé à une expérience sur des souris. Ces résultats ont révélé que si les rongeurs avaient été vaccinés avec un vaccin ordinaire, par exemple contre le tétanos, en cas d'apparition d'une tumeur l'efficacité de la thérapie anticancéreuse était largement supérieure. Cet effet était dû à une réponse immunitaire spécifique. Le moyen utilisé contre le cancer était une nouvelle plateforme hybride, PeptiCRAd, développée par l'université d'Helsinki.

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Les auteurs indiquent dans l'article que leurs résultats sont facilement vérifiables par des essais cliniques, car cette méthode est basée sur l'action continue du système immunitaire apportée par tout vaccin, notamment grâce aux programmes nationaux de vaccination à travers le monde.

«Cette méthode pourrait considérablement influencer les protocoles actuels d'immunothérapie», déclare dans le communiqué de presse de l'université le professeur Vincenzo Cerullo, directeur de l'étude.

Grâce à une large couverture des programmes nationaux de vaccination, la majeure partie de la population de la planète est vaccinée contre les pathogènes généraux, ce qui contribue à l'apparition d'une mémoire immunitaire pathogène spécifique. Cela permet de lancer une réponse immunitaire bien plus rapide et efficace en cas de nouvelle détection de microorganismes pathogènes. Cette réaction secondaire est plus forte et plus rapide que la première.

Le problème des vaccins contre le cancer existants est que leur effet ressemble davantage à une réponse immunitaire primaire que secondaire.

«Afin de surmonter cet obstacle et de pouvoir transformer la réponse antitumorale en secondaire, nous avons mis au point un vaccin thérapeutique anticancer hydride, poursuit Vincenzo Cerullo. Depuis leur apparition les vaccins ont apporté une grande contribution à la santé publique grâce à l'élimination des infections mortelles répandues comme la peste et la variole. Nous avons décidé qu'ils pouvaient faire davantage et nous aider à combattre le cancer.»

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Sur la base de la plateforme virale, Vincenzo Cerullo et ses collègues élaborent des vaccins thérapeutiques contre le cancer. L'une d'elles s'appelle PeptiCRAd. Il s'agit d'un virus à la surface duquel sont attachés de petits morceaux de tumeur pour provoquer une réponse immunitaire contre la tumeur. Mais il faut que le patient ait été vacciné dans l'enfance contre ce virus.

«Nous avons décidé de modifier la plateforme PeptiCRAd dans notre laboratoire en ajoutant un autre groupe de peptides obtenus de pathogènes dont les patients ont été vaccinés, par exemple contre le tétanos ou la diphtérie», explique le chercheur.

«L'idée principale de la nouvelle plateforme hybride PeptiCRAd consiste à utiliser les avantages de la mémoire immunitaire pathogène spécifique, qui existe déjà chez les individus vaccinés. Cela permet de renforcer la réponse antitumorale en envoyant des cellules T immunitaires qui existent déjà vers la tumeur», conclut Sara Feola, coauteure de l'étude.

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