Quelques jours après avoir rouvert les frontières de son pays avec l’Europe aux migrants, le Président turc a déclaré qu'il jugeait insuffisant le milliard d'euros supplémentaire alloué par l'Union européenne à son pays pour aider les migrants et qu'il renonçait à cet argent.
«Nos attentes d'un partage équitable des responsabilités sont malheureusement restées sans réponse. L'Union européenne n'a pas pleinement respecté les exigences de l'accord du 18 mars 2016. Ils disent qu'ils enverront un milliard d'euros de plus. Qui essayez-vous de tromper? On ne veut plus de cet argent. La Turquie a dépensé 40 milliards de dollars pour accueillir les réfugiés et trouvera cet argent elle-même», a martelé Recep Tayyip Erdogan à Ankara lors d'une conférence de presse conjointe avec le Premier ministre bulgare Boïko Borissov.
Auparavant, le Président turc avait évoqué à l’aéroport international Esenboga d’Ankara la question des migrants syriens, déclarant que l'Europe «prendra sa part du fardeau» en parlant des frontières de son pays avec l’UE que la Turquie a ouvertes dans la nuit du 27 au 28 février, rapporte le journal Hürriyet.
Il a ajouté que, ce lundi 2 mars, l'armée grecque avait tué deux migrants et en avait grièvement blessé un qui tentaient de passer la frontière entre la Turquie et la Grèce.
Ouverture des frontières
Après l'aggravation de la situation dans le gouvernorat syrien d’Idlib, la Turquie a déclaré qu'elle ne pouvait plus contenir les flux de migrants et a ouvert ses frontières avec l'Union européenne.
Cette déclaration a été faite malgré l'accord conclu en 2016 entre Ankara et Bruxelles aux termes duquel le gouvernement turc s'était engagé à lutter contre les passages illégaux alors que l'UE aidait financièrement la Turquie.
Depuis, Ankara a affirmé que 76.000 migrants étaient déjà passés en Europe, tandis que la Grèce a assuré qu’aucun n’avait pu entrer et que 15.500 d’entre eux étaient bloqués à la frontière.
*Organisation terroriste interdite en Russie