Le chancelier autrichien Sebastian Kurz a qualifié ce 3 mars «d'attaque de la Turquie contre l'Union Européenne et la Grèce» la décision d'Ankara d'ouvrir ses frontières avec l'Europe aux réfugiés se trouvant sur son territoire, indique l'AFP.
«C'est une attaque de la Turquie contre l'Union européenne et la Grèce. Des êtres humains sont utilisés pour faire pression sur l'Europe», a déclaré le dirigeant conservateur lors d'une conférence de presse consacrée à la situation en Syrie et à la frontière turco-grecque où sont massés des migrants souhaitant passer en Europe.
Sebastian Kurz a souhaité que les responsables européens résistent à «une action organisée sciemment par le président Erdogan» qui utilise les demandeurs d'asile «comme des armes».
«Nous ne devons pas prêter le flanc aux pressions (...) Si nous cédons maintenant à la pression turque, si le président Erdogan en sort comme le vainqueur qui décide si des dizaines de milliers d'êtres humains peuvent se précipiter vers la Grèce et l'UE, alors des centaines de milliers suivront et ça en sera fini de la libre circulation en Europe», a estimé le chancelier.
Le chef de la droite autrichienne a qualifié la situation à la frontière greco-turque «d'épreuve de vérité» pour l'Europe, appelant à renforcer la protection des frontières extérieures de l'UE.
«Nous devons faire en sorte que la crise de 2015 ne puisse se répéter», a-t-il ajouté en référence à l'afflux de migrants, en provenance notamment de Syrie et d'Afghanistan, qu'avaient alors connu les pays de l'Union européenne.
Une aide aux Syriens
En outre, l’Autriche débloquera trois millions d’euros sous forme d’aide humanitaire aux Syriens qui habitent en particulier dans le gouvernorat d’Idlib, d’après le chancelier autrichien.
Selon lui, il s’agit d’un «devoir humanitaire d’aider les gens en détresse». C’est pourquoi le gouvernement autrichien a pris la décision d’octroyer trois millions d’euros supplémentaires pour soutenir directement les Syriens, en particulier ceux qui habitent à Idlib, a affirmé M.Kurz pendant une conférence de presse tenue à l’issu d’une réunion de travail du gouvernement sur fond de la situation des migrants.
«Part du fardeau»
Cette déclaration survient après que le Président turc a affirmé que des millions de migrants arriveront en Europe car la Turquie a ouvert ses frontières.
En s’adressant aux pays européens, Recep Tayyip Erdogan a dit que «vous allez prendre votre part du fardeau», avant de préciser que «la période de sacrifice unilatérale de la Turquie à l’égard des réfugiés est terminée».