Le local de campagne d'Édouard Philippe au Havre, tête de liste aux municipales, a été tagué et caillassé par des manifestants qui ont laissé éclater leur colère après la décision du Premier ministre de recourir au 49.3.
Quelque 140 personnes selon la police, parties de l'hôtel de ville, avaient commencé à battre le pavé à la nuit tombée dans les rues du Havre.
⚡➡️ Mon petit doigt me dit que ce sera compliqué pour #EdouardPhilippe au #Havre
— Ma Vérité Politique ⚘ (@MVPolitique) February 29, 2020
Des citoyens se sont rendus ce soir à sa permanence... Taguée et caillassée#FallaitPasCommencer#49al3 pic.twitter.com/g5r6B3tZkL
Arrivés devant sa permanence, des manifestants ont commencé à taguer le local et jeté des pierres sur la vitrine qui a été en partie brisée. Des poubelles ont été déversées et une voiture a également été dégradée.
«49.3 Philippe prend la fièvre», «Mettons le en quarantaine», «Déni de démocratie» pouvait-on lire sur des inscriptions fraîchement peintes à la bombe.
Quelques centaines de manifestants à Paris
Quelques centaines de personnes opposées à la réforme des retraites se sont également rassemblées à Paris près de l'Assemblée nationale pour dire «non au 49.3», a constaté une journaliste de l'AFP.
Au milieu de quelques slogans anticapitalistes, ils scandaient notamment «Tout le monde déteste Édouard Philippe», ou encore «On est là, même si Macron ne veut pas, nous on est là».
Karine et Aurélia, deux enseignantes mobilisées «depuis des mois» contre la réforme des retraites, sont venues «spontanément» pour dénoncer le «mépris du gouvernement».
«C'est pitoyable, on hallucine», ont-elles déclaré.
«Je suis venu immédiatement», a également expliqué Pascal Brocard, un Gilet jaune de 39 ans, dépité de «l'annonce» mais aussi de «la méthode», un «samedi soir» et en pleine crise sanitaire.
Il a dit craindre «des interdictions de manifestations sous prétexte du coronavirus». «Ce serait jouer un jeu très dangereux».
D'autres manifestants refusent en rigolant de se faire la bise à cause du coronavirus, même si «la vraie épidémie, c'est le 49.3».
Vers 22h00, certains manifestants quittaient progressivement les lieux, par petits groupes.
Rassemblements spontanés à Bordeaux et à Lille
À Bordeaux, environ 200 personnes, selon la préfecture, ont pris part à un rassemblement spontané qui a déambulé dans des rues du centre-ville.
Philippe Poutou, candidat NPA à la mairie de Bordeaux en tête d'une liste «Bordeaux en luttes», a indiqué sur son compte Twitter avoir participé à la manifestation, d'où il a posté une vidéo, dénonçant la «violence sociale» du gouvernement, et annonçant une «riposte» dans les jours à venir.
«On est dans un week-end ou on ne discute que du coronavirus, (...) d'une épidémie qu'il faudrait contenir et ce gouvernement-là, il trouve quand même le temps, la préoccupation de s'occuper des retraites pour nous envoyer le 49.3 (...) On sait que c'est le début, que les jours qui viennent, certainement, il y aura l'organisation d'une riposte».
À Lille, plusieurs dizaines de personnes se sont rassemblées en soirée devant la préfecture après l'annonce du recours au 49-3.
«49,3 on n'en veut pas», «Lille soulève toi» scandaient-elles, talonnées par de nombreux membres des forces de l'ordre, a constaté une journaliste de l'AFP.