Depuis son apparition en Chine en décembre, l'infection respiratoire Covid-19 a entraîné plus de 2.800 décès sur 83.000 personnes contaminées, dans au moins 53 pays. Certaines catégories de la population sont toutefois nettement plus à risque, selon les données disponibles à ce jour, indique l’AFP.
Personnes âgées
L'analyse la plus complète à ce jour, publiée par les autorités chinoises puis dans la médicale américaine Jama, montre ainsi que le taux de mortalité augmente nettement avec l'âge.
Les personnes âgées de plus de 80 ans sont les plus à risque avec un taux de mortalité de 14,8%.
Hors de Chine, on trouve aussi de nombreuses personnes âgées parmi les victimes. En Italie, pays le plus touché en Europe, au moins six personnes parmi les 14 premiers décès étaient âgées de 80 ans ou plus.
Quid des jeunes?
L'absence de victimes chez les plus jeunes laisse perplexes les spécialistes, car nourrissons et jeunes enfants font habituellement partie des personnes vulnérables aux maladies infectieuses.
«C'est surprenant, car quand on regarde toutes les autres infections respiratoires -bactériennes ou virales- on a presque toujours beaucoup de cas graves chez les personnes très âgées, mais aussi chez les très jeunes, en particulier les moins de cinq ans», souligne Cécile Viboud, épidémiologiste au National Institutes of Health.
«Il faut regarder s'il n'y a pas une forme de protection croisée du fait de la récente épidémie de coronavirus saisonniers», ceux qui provoquent un simple rhume, observe John M.Nicholls, professeur de pathologie à l'université de Hong Kong. Une deuxième hypothèse est que le système immunitaire des enfants serait conçu «pour ne pas surréagir en présence de nouveaux agents infectieux».
Les hommes plus menacés
Autre caractéristique notable du Covid-19, les hommes sont davantage menacés que les femmes par une issue fatale: alors qu'ils représentent 51,4% des cas confirmés dans cette étude, ils pèsent pour presque les deux-tiers des décès (63,8%).
Habitudes, immunité
Cela pourrait s'expliquer «au moins en partie» par la proportion plus élevée de fumeurs parmi les hommes, pointe Cécile Viboud, le tabac figurant parmi les paramètres qui augmentent le risque de décès.
Des différences de comportement ou de réponse immunitaire sont aussi avancées comme hypothèses.
Maladies chroniques
Les données statistiques chinoises donnent aussi des indications sur d'autres facteurs de risque possibles, notamment le fait d'être atteint d'une maladie chronique. Le taux de mortalité grimpe ainsi à 6,3% chez les patients atteints de maladie respiratoire (insuffisance respiratoire, asthme, bronchopneumopathie chronique obstructive...).
On retrouve ces profils parmi les victimes d'autres pays. Ainsi, en Italie, parmi les 14 premières victimes, l'une était hospitalisée pour un cancer, un autre avait fait un infarctus quelques jours plus tôt, un troisième souffrait de pathologies du cœur et était dialysé, et au moins deux autres avaient de graves maladies.
Si la mortalité globale des professionnels de santé chinois contaminés reste faible, dans les chiffres publiés (0,3%), le jeune âge de plusieurs d'entre eux frappe, car il sort du profil type des autres victimes.