Trois membres du personnel soignant de l'hôpital Tenon à Paris, où est hospitalisé l'un des cas graves de nouveau coronavirus dans l'Oise, ont été testés positifs et admis à la Pitié-Salpêtrière, mais leur état de santé n'inspire pas d'inquiétude, a annoncé l'AP-HP. L’administration avait dans un premier temps annoncé deux cas vendredi 28 février, mais a confirmé un troisième ce samedi.
Selon le communiqué publié sur son site le 28 février, l’AP-HP a indiqué que les deux premiers soignants testés positifs «ont été hospitalisés dans le service de maladies infectieuses de l'hôpital de la Pitié-Salpêtrière [à Paris, ndlr], établissement de santé de référence. Quatre prélèvements sont en attente de résultats». À propos du troisième cas, il n’y a actuellement pas d’information concernant l’hôpital où il sera pris en charge.
Infectés par un patient dans un état grave
Un patient de l'Oise atteint du Covid-19 est hospitalisé depuis le 21 février au service de réanimation de Tenon, dans un état grave. Il a été testé positif le 27 février.
«Les autres professionnels ayant été en contact» avec ce patient et qui présentent «des symptômes de la maladie (toux, fièvre, rhume) ont été immédiatement placés en éviction professionnelle et prélevés», avait précisé l'AP-HP le 28 février.
Les soignants de Tenon «ne présentant aucun symptôme mais pour lesquels le risque d'exposition a été jugé élevé ont été placés en éviction professionnelle pour éviter tout risque de propagation».
«L'impact sur le fonctionnement des services au sein desquels exercent les professionnels concernés est en cours d'évaluation, en lien avec les autorités sanitaires», précise l'AP-HP, qui doit donner des précisions lors d'une conférence de presse en fin de matinée.
L'hôpital Tenon réduit la voilure
56 membres du personnel soignant de l’hôpital Tenon à Paris, qui ont été en contact avec un patient atteint du nouveau coronavirus, ont été évincés de l’établissement, et placés en «quatorzaine» à leur domicile. Une décision qui a contraint l’hôpital à un «délestage» de ses urgences, a annoncé ce samedi le Dr Hélène Goulet, chef de service aux urgences.
«Nous ne recevons plus ni les pompiers ni les Smur, mais nous continuons à prendre en charge les patients qui se présentent d’eux-mêmes aux urgences», a-t-elle précisé lors d’un point presse. Sur les 56 personnels évincés, 20 travaillent aux urgences, le reste à l’unité de soins intensif du service de néphrologie, où le patient de 82 ans a été admis.
Tenon a reçu une «aide très substantielle» d’autres hôpitaux parisiens où ont été réorientés les patients «qui ne nécessitent pas une surveillance particulière». Mais si la situation évolue «en mode épidémique, on sera obligés de fonctionner différemment», a commenté le Dr Goulet. Les soignants viendront travailler avec un masque, les patients présentant des symptômes bénins ne seront pas gardés à l’hôpital.