Le Wall Street Journal appelle les Européens à se défendre eux-mêmes sans compter sur les États-Unis

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Le Wall Street Journal a estimé que l’Europe devrait compter sur elle-même «en cas d’attaque de la Russie», sans attendre que les États-Unis la défendent.

Selon un récent sondage, la plupart des Européens estiment que leur pays ne devrait pas défendre un allié de l’Otan «si jamais celui-ci était attaqué par la Russie». Dans un article d’opinion publié le 17 février, un journaliste du Wall Street Journal y voit une conviction commune sur le Vieux Continent, selon laquelle les Américains seront toujours là pour les défendre. D’après lui, les Européens ne devraient plus compter là-dessus.

«Les Européens ont remplacé le nationalisme non pas par la solidarité européenne, mais par le fantasme selon lequel on peut vivre en sécurité et avec de la prospérité sans défense forte», a souligné l’auteur, lequel invite les Européens à davantage compter sur eux-mêmes.

Il a repris les résultats d’un sondage effectué dans 14 pays européens, avec en plus le Canada et les États-Unis, et qui fait état d’une cote de confiance de 53% envers l’Otan. Cependant, seulement 38% des répondants ont affirmé que leur pays devait faire la guerre à la Russie si celle-ci attaquait un pays allié de l’Otan, alors qu’il s’agit d’un des principes essentiels de l’Alliance.

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Les plus grandes manœuvres de l’Otan depuis 25 ans «ne sont dirigées contre aucun pays, mais…»

«La politique de Trump met en péril les relations transatlantiques», a ajouté le journaliste, qui insiste sur le fait que le problème de l’Europe n’est pas Trump, mais le manque de nationalisme. «Trop peu d’Européens sont prêts à défendre les idées qu’ils prétendent incarner», a-t-il déploré.

«Un affaiblissement de l’Occident»

Lors de la Conférence de Munich sur la sécurité, dimanche 16 février, le secrétaire d’État américain Mike Pompeo a indiqué que les propos d’Emmanuel Macron sur «la mort cérébrale de l’Otan» étaient «grandement exagérés».

Le Président français a réagi en affirmant qu’«il y avait un affaiblissement de l’Occident», rappelant qu’il y avait «une politique américaine d’une forme de repli relatif, d’une reconsidération de sa relation avec l’Europe» et a appelé à «réengager un dialogue stratégique avec Moscou».

«Je pense qu’il faut chercher les voies d’un partenariat européen. Moi, je ne suis pas pro-russe, je ne suis pas non plus anti-russe, je suis pro-européen. [...] Et je pense que c’est aussi donner une option stratégique à la Russie qui a de la valeur pour nous», avait-il déclaré.

La conférence a vu s’opposer deux visions différentes de la défense européenne. La proposition française de mettre à la disposition de l’Europe sa puissance nucléaire a été accueillie froidement du côté de l’Allemagne.

La ministre allemande de la Défense, Annegret Kramp-Karrenbauer, s’est en effet montrée prudente face à cette suggestion. «La protection de nombreux pays européens est garantie par l’Otan, par le parapluie nucléaire américain», a-t-elle insisté. Selon elle, si un renforcement de la défense européenne devait être effectué, il devrait l’être «par un renforcement de la participation européenne au sein de l’Otan».

Quid du rapprochement avec la Russie?

La récente annonce d’une augmentation des déploiements militaires de l’Alliance en Europe de l’Est, avec notamment une présence française en Estonie pour 2021, a suscité des inquiétudes du côté russe, lequel craint une nouvelle guerre froide.

Le vice-ministre des Affaires étrangères russe, Alexandre Grouchko, a appelé les pays européens à faire preuve d’autonomie dans la construction d’un dialogue avec Moscou plutôt que de se pencher vers les États-Unis.

À l’issue de la conférence de Munich, Emmanuel Macron avait par ailleurs estimé que l’Europe devrait privilégier des «stratégies de désescalade» avec la Russie, et avait rappelé que les sanctions européennes et les contre-sanctions avaient coûté aux Européens «au moins aussi cher qu’aux Russes». Il avait également affirmé après le sommet de l’Otan en décembre que l’ennemi de l’Organisation n’était pas la Russie, mais le terrorisme.

Précédemment, lors de sa visite à Varsovie début février 2020, Emmanuel Macron avait expliqué que ce rapprochement avec la Russie venait du fait que «les intérêts de sécurité et de stabilité de l’Europe sont pour la France une priorité absolue et la seule ligne de conduite.» Il appelle régulièrement à un dialogue stratégique entre l'UE et la Russie.

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