L’enquête du journaliste néerlandais Max van der Werff sur le crash du Boeing MH17 de la Malaysia Airlines peut être considérée comme une preuve que la Russie a raison dans sa position sur le dossier, a déclaré le porte-parole du Président russe, Dmitri Peskov.
«Vous savez que la Russie s’est malheureusement vu refuser le droit de prendre part au groupe d’enquête international, ce qui fait que nous sommes toujours restés sceptiques et méfiants envers les conclusions hâtives qui n’étaient pas fondées sur une approche sérieuse. Cette information-là prouve une fois de plus que la Russie a raison», a-t-il indiqué.
Dmitri Peskov s’est vu également demander si la publication des nouvelles informations pourrait éventuellement influencer l’opinion publique et avoir un grand retentissement auprès de celle-ci sur la scène internationale.
«Nous ne pouvons pas faire de conclusions sur ce sujet. On verra bien», a-t-il noté.
À la question de savoir pourquoi la Russie devrait participer à l’enquête si l’accident ne s’est pas produit sur son territoire et s’il ne s’agit pas d’un avion russe, Dmitri Peskov a répondu que Moscou avait «tout de suite commencé à être accusé, au cours de l’enquête, de ce qu’il n’avait pas fait».
«La Russie a commencé à être souvent mentionnée dans ce contexte, ce à quoi nous nous opposons résolument. C’est alors qu’elle a immédiatement proposé ses services en qualité de participant à part entière du groupe d’enquête international», a-t-il rappelé.
Le ministère russe des Affaires étrangères a plus d’une fois qualifié de «gratuites» les accusations formulées contre la Russie, tandis que le Kremlin a réfuté à plusieurs reprises toute accusation d’implication de Moscou dans le crash du Boeing malaisien.
Nouveaux documents
Max van der Werff, journaliste néerlandais auteur d’un documentaire sur le crash, a rendu publics certains documents du groupe d'enquête conjoint (JIT) dont la lettre adressée en septembre 2016 au parquet par le Service du renseignement et de la sécurité militaires (MIVD) des Pays-Bas selon laquelle ce dernier n’a relevé aucun système de missiles Bouk qui aurait été capable d’abattre le Boeing malaisien en Ukraine en 2014.
Le substitut du procureur général de Russie, Nikolaï Vinnitchenko, avait précédemment déclaré que la Russie avait remis aux Pays-Bas non seulement les données des radars russes, mais également des documents prouvant que le missile Bouk qui a atteint le Boeing appartenait à l’Ukraine. Mais cette information n’a pas été prise en compte par les enquêteurs.
Le drame avait fait 298 morts
Dans un documentaire de Max van der Werff diffusé précédemment, le Premier ministre malaisien, Mahathir Mohamad, s’était lui aussi dit étonné que les enquêteurs malaisiens n’aient pas été inclus dans le groupe d'enquête conjoint (JIT).
«C’était notre avion et des Malaisiens qui se trouvaient à bord ont péri. La Malaisie devrait être le premier pays à participer à l’enquête. Mais ils nous ont simplement ignorés», avait-il indiqué.