Le dossier libyen se trouvera au centre du 33e sommet de l’Union africaine (UA), les 9 et 10 février à Addis-Abeba, anticipé samedi par une réunion du Conseil de paix et de sécurité de l’UA au cours duquel le Président égyptien Abdel Fattah al-Sissi qui assure à présent la présidence tournante de l’organisation continentale a regretté que «certaines parties» aient violé le consensus sur la Libye, enregistré à Berlin.
«Malheureusement, le consensus international que nous avons observé à Berlin a été violé par des parties régionales bien connues qui n’ont cessé de violer l’embargo sur les livraisons d’armes et ont poursuivi l’importation de milliers de mercenaires, devenus des machines d’extermination de gens», s’est indigné le chef de l’État égyptien.
Conférence de Berlin
Le 19 janvier, Berlin a accueilli une conférence internationale sur la Libye avec la participation de plusieurs pays comme la Turquie et l’Égypte, ainsi que l’UE et l’Onu. Fayez el-Sarraj, chef du gouvernement d'union nationale (GNA), et Khalifa Haftar, commandant de l'Armée nationale libyenne (ANL), étaient aussi présents, sans qu’il y ait un dialogue direct entre ces deux derniers.
Le principal résultat de cette conférence a été l’appel au cessez-le-feu dans toute la Libye et l’engagement de la part des puissances étrangères à ne pas s’ingérer dans le conflit en respectant notamment l’interdiction de livrer des armes aux belligérants.
La Libye toujours en crise
En 2011, plusieurs pays de l’Otan, la France de Sarkozy en tête, ont attaqué la Libye. Une guerre civile en a suivi, le gouvernement de Mouammar Kadhafi a été renversé et il a été assassiné. Le pays s’est divisé. Le GNA de Fayez el-Sarraj, soutenu par les Nations unies et l’Union européenne, s’est installé à Tripoli, alors que dans l’est de la Libye siège un parlement élu par le peuple et appuyé par l'Armée nationale libyenne du maréchal Haftar. Le pays est toujours déchiré en plusieurs entités rivales.