L’épidémie du coronavirus 2019-nCoV n’est pas la principale raison de la baisse de la demande pétrolière chinoise, a déclaré à Sputnik Huang Xiaoyong, directeur du Centre de la sécurité énergétique internationale auprès de l’Académie chinoise des sciences sociales.
«L’influence du coronavirus sur l’ensemble de l’économie est évidente […]. La Chine est en train de réformer la structure de son industrie, elle […] augmente sa consommation de gaz. Cela influe aussi sur la demande pétrolière», souligne M.Huang.
Baisse de la demande chinoise
La Chine, qui a dépassé les États-Unis en 2016 en matière de consommation de pétrole, a réduit en janvier sa demande de 20%, soit de trois millions de barils par jour.
Les pays de l'alliance OPEP+, composée des 14 pays de l’Organisation des pays exportateurs de pétrole, ainsi que de 10 autres pays producteurs dont la Russie, le Mexique et le Kazakhstan, comptent tenir une réunion extraordinaire en vue de réduire la production, selon les médias.
Une éventuelle reprise ne serait pas de longue durée
Selon M.Huang, la consommation pétrolière reviendra à la normale au second semestre 2020. Toutefois, l’expert n’écarte pas la possibilité d’une baisse à l’avenir en raison de la restructuration de l’économie chinoise.
«Je considère que la situation se stabilisera quand la Chine viendra à bout de l’épidémie de coronavirus 2019-nCoV, dans la seconde moitié de l’année. Mais certains changements sont possibles», note-t-il.
L’économie chinoise a toujours un grand potentiel. Selon Bloomberg, l’épidémie de coronavirus ralentira ses rythmes de croissance au premier trimestre de l’année en cours, mais on peut s’attendre ensuite à une croissance annuelle de 5,7%.
Gaz et énergies renouvelables
Dans ce contexte, le gouvernement chinois œuvre pour le passage aux sources d’énergie non polluantes.
En 2018, la demande chinoise de gaz importé s’est accrue d’un tiers. Selon le Département principal chinois des douanes, le pays a acheté 124,75 milliards de mètres cubes de gaz en 2018. En décembre, la Russie et la Chine ont mis en service le gazoduc Force de la Sibérie.
En 2019, Pékin a annoncé vouloir placer 2.500 milliards de yuans (323,5 milliards d’euros) dans les énergies renouvelables, principalement dans la construction de parcs éoliens, de centrales hydroélectriques, nucléaires et solaires.