Lors la visite officielle du Président turc en Algérie les 26 et 27 février 2018, le quotidien national turc Daily Sabah avait écrit que les deux pays, qui avaient des points de vues diamétralement opposés sur des dossiers sensibles comme la Libye et la Syrie, pourraient user des forts liens historiques entre les deux nations pour assoir une base pour un dialogue serein.
L’histoire des relations algéro-turques vues d’Alger
Or, à Alger, l'Histoire n’est pas vue de la même façon. Et pour preuve, les propos échangés par Recep Tayyip Erdogan et Ahmed Ouyahia (actuellement en prison pour des affaires de corruption), en janvier 2012, tous les deux en qualité de Premier ministre, concernant des déclarations faites par le dirigeant turc, en décembre 2011, à l'égard de la France, l'accusant de génocide en Algérie durant la période coloniale, au moment où le parlement français adoptait la loi sur le génocide arménien.
La mémoire coloniale, «une question sensible»
Le ministère algérien des Affaires étrangères a réagi à ces propos dans un communiqué relayé par l’Algérie Presse Service (APS), affirmant que «l’Algérie était surprise par une déclaration faite par le Président turc Erdogan», tout en précisant que la déclaration en question a «été attribuée au Président de la République Abdelmadjid Tebboune». Le ministère algérien a estimé que «les déclarations d’Erdogan ne participaient pas aux efforts consentis par l’Algérie et la France pour régler les problèmes de mémoire».
Sur fond de cette polémique, le chef de la diplomatie française, Jean-Yves Le Drian, a déclaré dans une émission conjointe de médias français (RTL, LCI et Le Figaro), que son pays souhaitait qu’un «travail de mémoire» soit réalisé avec l’Algérie, souhaitant qu’il soit fait «de manière sereine, y compris avec les historiens algériens».