Depuis le début des manifestations en Algérie, le 22 février 2019, plus de 200 ressortissants étrangers ont été arrêtés «pour infiltration» des marches populaires, a affirmé lors d’une conférence de presse Aïssa Naili, contrôleur de police et directeur de la sécurité publique à la Direction générale de la sûreté nationale (DGSN), cité par l’agence officielle Algérie Presse Service (APS).
Par ailleurs, M.Naili a précisé que la participation de ces personnes «était de bonne foi pour certains et à d'autres fins pour d'autres». «La majorité des personnes étrangères interpellées ont été libérées alors que 24 autres ont été expulsées et 10 autres déférées devant la justice».
Le cas de la députée Mathilde Panot
Dans une déclaration à la presse sur l’affaire de la députée française Mathilde Panot, lundi 7 octobre 2019, Sabri Boukadoum, ministre algérien des Affaires étrangères, avait estimé que ce qu’elle avait fait à Bejaïa était une «atteinte à la souveraineté nationale» algérienne.
«Il n’y a pas eu d’interpellation», a-t-il déclaré, rappelant qu’elle était venue en Algérie «avec un visa touristique et avait essayé de faire des choses qui n’ont rien à voir avec le tourisme».
«Si un parlementaire, un politique ou même un journaliste algérien participait à des manifestations à l’étranger, comment le pays hôte va-t-il le prendre?», s’est interrogé le diplomate, affirmant qu’«il s’agit d’une atteinte à la souveraineté nationale […]». «Elle est parlementaire en France et non pas en Algérie», a-t-il conclu.
Mathilde Panot et ses accompagnateurs ont été retenus pendant plusieurs heures par la police, alors qu’ils tentaient de se rendre à Béjaïa.