Trois jours après le sommet régional d’Alger sur la crise libyenne, le Président Recep Tayyip Erdogan est arrivé dimanche 26 janvier en Algérie, dans le cadre d’une visite d’État de deux jours à l’invitation de son homologue Abdelmadjid Tebboune. En plus des relations bilatérales, la situation en Libye a été au centre des entretiens entre les deux chefs d’État. En effet, lors de leur conférence de presse conjointe à l’issue de leurs discussions, le Président algérien a fait état d’une «convergence totale» entre les deux pays sur la nécessité de concrétiser une solution politique selon les conclusions de la conférence de Berlin sur la Libye, a rapporté l’agence officielle Algérie Presse Service (APS).
«Une totale convergence existe entre nous et la Turquie, pays frère, sur la nécessité d’œuvrer ensemble, […], à la concrétisation des conclusions de la conférence de Berlin», a affirmé M.Tebboune, ajoutant que les deux pays «suivent de près la situation en Libye».
Pour sa part, le Président turc a «fortement» salué l’adhésion de l’Algérie au processus de Berlin, où elle aura, selon lui, «une contribution précieuse et constructive dans le cadre des efforts visant à instaurer la stabilité en Libye».
«L’Algérie est un élément de stabilité»
En conclusion, le Président turc a abordé la question «des contacts intenses avec les pays de la région et les acteurs internationaux pour un cessez-le-feu durable et la reprise du dialogue politique» en Libye. Dans cette optique, il a affirmé que les discussions avec le Président algérien «ont permis de se focaliser sur les démarches communes à entreprendre dans ce sens». «Le dialogue et l’entente demeurent les facteurs essentiels d’une stabilité durable», a-t-il conclu.
Les résultats du sommet d’Alger
À l’issue de cette réunion, les ministres ont exhorté les belligérants libyens à s’inscrire dans un processus de dialogue politique en vue de parvenir à un règlement global de la crise loin de toute ingérence étrangère, indique le communiqué final relayé par l’agence officielle Algérie Presse Service (APS).
Après la conférence de Berlin
Le 19 janvier, une conférence internationale consacrée au règlement de la situation en Libye a eu lieu à Berlin avec la participation de la France, des États-Unis, de la Russie, de la Turquie, de l’Égypte, du Royaume-Uni, des Émirats arabes unis, de l’Algérie, de l’Italie, du Congo, de l’Union africaine (UA), de l’Onu et de l’UE.
Lors de ce sommet, Abdelmadjid Tebboune a annoncé la disponibilité de son pays pour accueillir le dialogue entre les différentes parties libyennes en vue de trouver une solution politique et pacifique au conflit dans ce pays, a rapporté l’agence officielle Algérie Presse Service (APS).
«Nous n'envoyons pas de force militaire [en Libye, ndlr] pour le moment. Nous venons d'y envoyer des conseillers militaires et des instructeurs, dans un but de formation», a-t-il indiqué, cité par la chaîne de télévision turque A Haber.
Le sommet de Berlin a abouti sur la nécessité de créer une commission de suivi selon la formule 5+5. Les principaux pays concernés par le conflit en Libye ont promis de respecter un embargo sur les armes. Les participants aux pourparlers se sont engagés à ne pas aider les parties en conflit. Une rencontre destinée à renforcer le cessez-le-feu en Libye doit se tenir prochainement, a indiqué Angela Merkel.
Toutefois, Khalifa Haftar a refusé de signer l'accord de cessez-le-feu lors du sommet de Berlin.