L’actuel ministre algérien de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique, le professeur Chams Eddine Chitour, affirmé contrairement à son prédécesseur Tayeb Bouzid que la question du choix de l’enseignement en français ou en anglais à l’université n’est pas sa façon de voir les choses.
«Le plus important ce n’est pas la langue d’enseignement, mais la qualité de l’enseignement», estime M.Chitour, qui ajoute qu’une fois cette mission accomplie se posera la question du choix de la langue d’enseignement.
La vision de l’ex-ministre
Le responsable avait alors souligné que «l’adoption de l’anglais dans la recherche permet une meilleure visibilité des travaux des chercheurs». Il avait également soutenu que cette démarche, qui appuie l’étape de la validation de la recherche, était «un passage indispensable qui transforme l’expérience accomplie au laboratoire en fait scientifique», précisant que la mesure ne concerne que quelques spécialités et classes doctorales.
Les avis de deux scientifiques de poids
Ainsi, ce cadre supérieur de Google Data Center Platform souligné qu’il «maîtrise le français et l’anglais. Toutefois, jamais dans ma carrière de chercheur je n’ai utilisé le français». «Une fois, je me suis rendu en France pour animer une conférence. Les organisateurs m’ont demandé de la faire en anglais», raconte-t-il. Dans le même sens, M.Haba explique qu’«il ne s’agissait pas d’éliminer une langue par une autre», bien au contraire. Il faudrait encourager le multilinguisme, car la langue n’est qu’«un outil de travail».
Pour le spécialiste, «les Algériens, et en particulier les universitaires, manquent de maîtrise de toutes les langues». «Il est urgent que l’universitaire à ce niveau-là maîtrise l’arabe, le français, l’anglais et peut-être même l’espagnol», insiste-t-il, affirmant qu’il «n’était pas normal qu’un universitaire soit un monolingue».
L’anglais dans l’Université française
Selon le site de l’agence Campus France, les formations suivies entièrement ou partiellement en anglais «ont augmenté de plus de 50% depuis 2014: elles sont aujourd'hui 1.328». «Et les universités sont de plus en plus nombreuses à proposer des formations enseignées en anglais; elles suivent progressivement le chemin déjà pris, avant 2015, par les grandes écoles et les établissements privés», informe le même site.
Ainsi, Campus France explique que «la possibilité d'étudier en anglais […] fait partie des raisons qui expliquent l'augmentation croissante des étudiants étrangers qui choisissent la France et le maintien de notre pays à la 4e place des destinations les plus plébiscitées, derrière les États-Unis, la Grande-Bretagne et l'Australie».