La Turquie n’augmentera pas son contingent militaire en Libye tant que le cessez-le-feu entre le Gouvernement d'union nationale (GNA) et les forces du maréchal Haftar sera observé, a déclaré le chef de la diplomatie turque, Mevlüt Cavusoglu.
«Nous nous sommes tous entendus que tant que la trêve sera respectée, personne n’enverra de conseillers militaires supplémentaires ni de troupes, ni de mercenaires des pays voisins… Tous s’y sont engagés», a-t-il indiqué dans une interview accordée à Sputnik en marge du Forum de Davos.
La Turquie a dépêché des troupes à Tripoli pour aider le gouvernement dit d'entente nationale (GNA) du Premier ministre Fayez al-Sarraj, reconnu par la communauté internationale, à résister à l'avancée du maréchal Haftar.
M. Cavusoglu avait plus tôt affirmé que le personnel turc «y était pour de la formation, rien d'autre». «Nous n'avons pas de présence militaire forte en Libye», avait-il assuré.
Ankara appelle les Libyens au dialogue
Le ministre turc a incité les belligérants libyens au dialogue, tout en offrant sa médiation et son aide si «la Libye [en] a besoin».
«Nous préférons qu’ils communiquent entre eux. À l’avenir, s’ils ont besoin d’aide ou de médiation, peut-être que l’Onu devrait s’impliquer davantage, et si la Libye a besoin de soutien ou d’aide d’acteurs comme nous, on pourrait aller à sa rencontre», a-t-il dit.
La Russie et la Turquie s'imposent déjà comme des médiateurs dans le conflit libyen. Une trêve proposée à l’initiative de Moscou et d’Ankara est entrée en vigueur début janvier, mais l'ANL et le GNA s'accusent mutuellement de la violer.
Pas question de sanctions pendant la trêve
«La question principale et les critères, c’est la cessation des hostilités. Jusqu’à ce qu’elle soit respectée par toutes les parties, nous n’aborderons pas la question des sanctions à l’égard de la Libye et nous nous concentrons sur le processus politique et la façon dont il est possible de l’accélérer», a-t-il indiqué.
Finaliser «dès que possible» un cessez-le-feu
Le Conseil de sécurité de l'Onu a appelé mardi 21 janvier les parties libyennes à finaliser «dès que possible» un cessez-le-feu afin de permettre une relance du processus politique en Libye, dans la foulée de la conférence qui s'est tenue à Berlin.
À l'issue du sommet, les principaux pays concernés par le conflit avaient promis de ne plus interférer dans les affaires libyennes et de respecter l'embargo sur les armes imposé depuis 2011 pour la Libye.