Une intrusion dans l'appareil du fondateur d'Amazon, commise en 2018, a conduit à la publication d'images intimes de M. Bezos, propriétaire du Washington Post qui employait comme chroniqueur Jamal Khashoggi, un journaliste saoudien assassiné la même année au consulat saoudien à Istanbul.
Démenti saoudien
«Les récents articles qui suggèrent que le Royaume est derrière le piratage du téléphone de M. Jeff Bezos sont absurdes», a déclaré l'ambassade d'Arabie saoudite sur son compte Twitter.
«Nous demandons une enquête sur ces allégations afin que toute la lumière soit faite sur ces faits», a-t-elle ajouté.
Mardi soir, le Washington Post a rapporté que les Nations unies allaient publier mercredi un rapport affirmant que le téléphone de M. Bezos avait été piraté après la réception d'un message WhatsApp en provenance d'un compte attribué au prince Mohammed ben Salmane, le dirigeant de fait du royaume.
Peu après la réception du message, une grande quantité de données ont été extraites du téléphone de M. Bezos, selon le Washington Post.
Le Guardian avait auparavant affirmé qu'un message provenant du numéro utilisé par le prince était soupçonné d'avoir véhiculé un fichier infecté qui a corrompu le téléphone, selon une investigation numérique.
Les deux hommes avaient un échange apparemment amical quand le fichier indésirable a été envoyé, selon des sources citées par le Guardian.
M. Bezos avait engagé la société Gavin de Becker & Associates pour découvrir comment des messages et photographies privées avaient pu parvenir au National Enquirer. La révélation par ce journal tabloïd d'informations sur une liaison du patron d'Amazon avait conduit à son divorce.
Les Saoudiens déjà suspectés
En mars, de Becker avait déjà mis en cause les autorités saoudiennes. «Nos enquêteurs et plusieurs experts ont conclu avec un haut degré de confiance que les Saoudiens ont eu accès au téléphone de M. Bezos, et récolté des informations privées», avait-il affirmé sur le site Daily Beast.
Mais il n'avait pas désigné précisément le responsable de ce piratage au sein du gouvernement saoudien, ni donné de détails sur ce qui lui avait permis d'arriver à cette conclusion.
En décembre un tribunal saoudien a exonéré l'entourage de Mohammed ben Salmane de toute responsabilité dans le meurtre de Khashoggi, un verdict largement décrié comme une parodie de justice dans le monde, à l'exception de Washington.
La CIA comme l'envoyée spéciale des Nations unies Agnès Callamard ont directement lié le prince Mohammed ben Salmane au meurtre, ce que dément avec véhémence le royaume.