Le mystérieux virus apparu en Chine suscite des inquiétudes croissantes: la souche incriminée est un nouveau type de coronavirus, une famille comptant un grand nombre de virus qui peuvent provoquer des maladies bénignes chez l'homme (comme un rhume), mais aussi d'autres plus graves comme le Sras (syndrome respiratoire aigu sévère).
En France
Pour le moment, ce mystérieux virus n'a pas été identifié dans l’Hexagone. Son «risque d'introduction en France est considéré comme faible», indique Santé publique France. Néanmoins, afin d'éviter toute introduction et propagation dans le pays, la direction générale de la santé a annoncé la mise en place de plusieurs mesures, notamment au niveau des aéroports.
«Aujourd’hui, les voyageurs qui reviennent de Chine, quel que soit leur trajet, reçoivent une information sur la conduite à tenir en cas de température. Il leur est demandé, s’ils sont fébriles, se sentent mal, de ne pas se rendre aux urgences, de ne pas aller chez un médecin mais d’appeler le centre 15», a déclaré Agnès Buzyn, ministre de la Santé, sur les ondes d'Europe 1.
Agnès Buzyn : "Les recommandations aux aéroports ont été données (...) Pas d'annulation à prévoir pour l'instant, ça reste une épidémie [de coronavirus] pour l'instant cantonnée" en Chine#Europe1 pic.twitter.com/eUxJZeMPQC
— Europe 1 📻 (@Europe1) January 21, 2020
«Aujourd’hui, il y a plusieurs dizaines voire plus de 100 vols par jour qui arrivent de Chine dans 12 aéroports français. Les recommandations ont été données, les personnels au sol savent exactement quoi faire en cas de fièvre de retour de Chine: c’est-à-dire mettre la personne de côté, contacter le 15, les services sanitaires et le SAMU sont parfaitement informés de la conduite à tenir».
En Russie
Après que Pékin a confirmé que ce nouveau coronavirus était transmissible entre humains, Rospotrebnadzor, l’agence fédérale de défense des consommateurs exerçant aussi ses compétences dans le domaine sanitaire et épidémiologique, a annoncé le renforcement du contrôle de la quarantaine sanitaire sur tous les points de passage frontaliers. Dans les aéroports, tous les passagers en provenance de Chine sont examinés à l'aide d’une caméra thermique capable de détecter une augmentation de la température, un des symptômes de la maladie.
En outre, l’agence a annoncé avoir déjà développé un test afin de diagnostiquer ce virus.
Le ministère de la Santé a pour sa part qualifié le coronavirus de menace biologique pour les Russes.
Aux États-Unis
Tous les passagers venus de Wuhan, en vol direct ou après une ou deux escales, seront soumis à un examen à leur arrivée à John F. Kennedy, à New York, LAX à Los Angeles et à l'aéroport international de San Francisco.
Les passagers seront examinés par les équipes médicales mais n’auront pas à subir systématiquement le prélèvement permettant de déterminer avec certitude si le sujet est porteur du virus, a indiqué Martin Cetron, directeur de l'immigration et des quarantaines pour les CDC, lors d'une conférence téléphonique.
«Sur la base des informations actuellement disponibles, le risque (que pose le virus) pour les Américains est considéré comme faible», ont souligné les CDC, qui souhaitent néanmoins «prendre des précautions».
En Chine et dans ses pays voisins
De nombreux pays d'Asie ont renforcé leurs contrôles ce 21 janvier face à la propagation de ce nouveau virus semblable au Sras. De Bangkok à Hong Kong, de Singapour à Sydney, les autorités procèdent à des contrôles systématiques à l'arrivée des vols en provenance des zones à risques.
À Hong Kong, les autorités se disent elles aussi en «alerte maximale». L'aéroport de la ville, l'un des plus fréquentés du monde, procède déjà en temps normal au contrôle thermique de tous les passagers. Ceux qui arrivent de Wuhan doivent également remplir un formulaire. Ils s'exposent à des sanctions pouvant aller jusqu'à six mois de prison en cas de parjure.
Les vastes frontières terrestres de la Chine font également l'objet d'un examen minutieux.
Au Vietnam, le ministère de la Santé a proclamé un «risque d'infection élevé» et ordonné des contrôles renforcés à sa frontière nord, intense lieu de passage entre les deux pays.
Les autorités nord-coréennes ont décidé de fermer temporairement la frontière pour les touristes étrangers en raison de la propagation du virus.