Dans une étude, publiée dans le magazine Nature Cancer, des chercheurs américains du Dana-Farber Cancer Institute ont établi que certaines substances destinées à lutter contre le diabète, les inflammations et même l’alcoolisme étaient capables également de détruire des cellules cancéreuses dans des conditions de laboratoire.
Après avoir analysé plusieurs milliers de médicaments existants, ils en ont découvert une cinquantaine qui, n’étant pas destinés à traiter le cancer, manifestaient néanmoins une certaine activité dans la lutte contre les tumeurs.
«Nous nous serions estimés chanceux si on trouvait même un seul médicament à propriétés anticancéreuses, mais nous avons été surpris d’en avoir trouvé autant», a déclaré a déclaré l’un des chercheurs de l’Institut, Todd Golub, dans un communiqué.
Les scientifiques ont testé plus de 4.500 médicaments contre 578 lignées cellulaires cancéreuses de laboratoire issues de 24 types de tumeurs.
«Point de départ pour de nouvelles thérapies»
Un autre co-auteur de l’étude, Steven Corsello, a évoqué le «fonctionnement» de ces médicaments.
«La plupart des médicaments anticancéreux existants agissent en bloquant les protéines, mais nous constatons que certains peuvent agir par le biais d'autres mécanismes», a-t-il expliqué.
Certains de ces médicaments semblent agir non pas en inhibant une protéine, mais en en activant une ou encore en stabilisant une interaction protéine-protéine, a-t-il précisé. Ainsi, les composés contenant du vanadium, initialement développés pour traiter le diabète, ont tué des cellules cancéreuses.
«Notre compréhension de la façon dont ces médicaments tuent les cellules cancéreuses nous fournit un point de départ pour développer de nouvelles thérapies», a encore indiqué Steven Corsello.
Ainsi, cette étude pourrait aider à développer de nouveaux médicaments à partir de ceux qui existent pour lutter contre le cancer.