Pourquoi Macron ne tiendra pas sa promesse de fermer toutes les centrales à charbon avant 2022

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Sur les quatre centrales à charbon encore en activité en France, seules deux devraient fermer avant la fin du quinquennat d’Emmanuel Macron. Le Président ne pourra donc tenir que partiellement sa promesse faite lors de la campagne de 2017.

En vue de poursuivre l’objectif «neutralité carbone» pour 2050, le projet de loi énergie-climat avait été approuvé par le Parlement français en septembre. L’un des engagements formulés dans ce texte est de fermer les dernières centrales à charbon dans l’Hexagone d’ici à 2022, soit l’une des promesses de campagne d’Emmanuel Macron. Cependant, comme le souligne Le Monde, seules deux centrales devraient véritablement mettre fin à leurs activités avant cette échéance.

Celle du Havre (Seine-Maritime), d’une puissance de 600 mégawatts, fermera le 1er avril 2021. L’État a assuré qu’il trouvera un emploi pour chacun des 160 salariés EDF qui y travaillent. La CGT du Havre a toutefois noté l’absence de signe concret, et dénonce une négociation menée de façon très pressée, sans être certain de pouvoir obtenir les conditions exigées.

La fermeture de la deuxième centrale, située à Saint-Avold (Moselle), est prévue en 2022. Celle-ci emploie 140 personnes, sans compter les 80 emplois indirects chez des sous-traitants. Le site appartient au groupe tchèque EPH, qui a proposé un «projet de chaudière de production vapeur à partir de combustibles alternatifs» qui doit encore être étudié par le gouvernement. Là aussi, les organisations syndicales sont inquiètes quant à l’avenir des employés.

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Deux usines continueront de fonctionner après 2022

L’arrêt de la centrale de Cordemais (Loire-Atlantique), prévu en 2022, a été repoussé à 2026. La région Grand Ouest est encore trop dépendante de la centrale pour son alimentation en électricité. Vendredi 17 janvier, la secrétaire d’État à la Transition écologique, Emmanuelle Wargon, s’est rendue à la préfecture de Nantes pour signer un contrat d’investissement de 275 millions d’euros. Cette somme permettra d’accompagner la reconversion industrielle du territoire et celle, professionnelle, du millier d’employés EDF menacés par la fermeture.

Enfin, le site de Gardanne, dans les Bouches-du-Rhône, appartient également au groupe EPH. Il est touché par des actions de grève du personnel depuis un an, qui ont mené à des arrêts réguliers de sa production, relate Le Monde. Si aucun plan de financement n’a encore été annoncé, Emmanuelle Wargon a affirmé qu’elle se rendrait sur place le 30 janvier. Bien qu’EPH souhaite la fermeture du site le plus vite possible, rien n’indique que celle-ci sera effective avant 2022.

Une production énergétique centrée sur le nucléaire?

En 2018, les centrales à charbon en France n’assuraient déjà plus qu’1,1% de la production électrique du pays, alors que 71,7% de celle-ci provenait du nucléaire. L’objectif de réduire cette part à 50% d’ici 2025 a été repoussé à 2035. La transition énergétique prévue par le gouvernement prévoit le déploiement de projets d’énergies renouvelables, par exemple solaires. Reste à savoir si ces alternatives seront suffisantes pour, à long terme, remplacer le parc nucléaire français.

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